L’accident car c’en est un, s’est produit avant-hier vers 6h 30 du matin. Du côté d’Antsahabe qui n’a pas volé son nom car avec la boue issue des éboulements, la voie ressemble plus à un champ qu’à une rue.
Le pied dans la dalle !
La victime, un homme, encore dans la force de l’âge, s’est pris le pied dans une dalle. Comme dans un piège à loup. Lorsqu’il a voulu le retirer, l’ouvrage en béton a été soulevé avec. Les pompiers venus sur place ont dû scier la dalle avec une meule afin de remettre l’homme sur …pied. Ce qui lui est arrivé peut arriver aux autres usagers de la voie publique, qui n’étaient d’ailleurs pas impassibles face à cet accident engageant la responsabilité de la Commune Urbaine d’Antananarivo. Et ce, pour défaut d’entretien normal de l’ouvrage public dont l’état de délabrement n’est pas seulement la conséquence des intempéries de ces dernières semaines. En tout état de cause, il appartient à la CUA d’apporter la preuve que l’état de la voie publique ne présentait pas un risque excédant ceux auxquels doivent normalement s’attendre les usagers et contre lesquels il leur appartient de se prémunir eux-mêmes en prenant les précautions nécessaires. De toute manière, il n’y avait pas la moindre signalisation tel qu’on le voit d’ailleurs rarement, par rapport aux mille et un dangers qui guettent aussi bien les piétons que les automobilistes dans la capitale. Reste à savoir combien d’entre eux ont déjà saisi ou vont saisir le Tribunal Administratif ou le Conseil d’Etat en cas de dommages de travaux publics. Qui plus est, il y a une jurisprudence en la matière car un haut magistrat qui s’est fracturé le pied en tombant dans un trou sur la voie publique, a obtenu réparation après avoir assigné en justice la Commune qui risque aujourd’hui de faire l’objet de multiples plaintes des usagers. A la mesure même des nombreuses excavations et bosses qui jonchent les rues et les trottoirs de Tana. Sans parler de l’absence ou du mauvais éclairage de la voie publique susceptible de provoquer des accidents pour lesquels la CUA ne pourrait exonérer en tout ou partie sa responsabilité. Dans le cas d’espèce, la Commune s’expose à un dédommagement si la victime d’Antsahabe venait à lui casser les pieds.
R. O