Le postulat du « fémur cassé »…La publication sur les réseaux sociaux date de la mi-juin, un « père de famille venu se soigner » dans un hôpital à Tamatave est mort de faim. Sa famille n’aurait plus pu lui apporter ses rations journalières. Peut-être le drame de la faim, peut-être le drame de la précarité familiale… au-delà de tout cela, le drame de la déshumanisation. Aller imaginer que quelqu’un, un patient de surcroît, meurt de faim dans un hôpital, là où la mission primaire est de sauver des vies. Voilà un symbole parmi tant d’autres de Madagascar d’aujourd’hui. Dans sa tombe, Margaret Mead et son postulat sur les premiers signes d’une civilisation « se retournerait sept fois ». Elle a expliqué que le symbole de la civilisation, la vraie à bien des égards, est un fémur cassé qui a été guéri. Une anecdote qui renvoie, bien sûr, à une méthodologie de soin, cependant et surtout à l’assistance de l’autre. À la comprendre, vu le cas de ce monsieur mort affamé à Tamatave, la Grande Île et ses îliens et îliennes ont préféré jeter loin son « fémur guéri ». Bien sûr, tout le monde peut incriminer tout le monde d’indifférence. Heureusement, les centaines de commentaires des internautes ont ignoré cette facilité. D’autres se demandant l’utilité des entités étatiques, qui auraient pu prendre leur responsabilité pour qu’il n’y ait pas mort d’homme. Fort probable, les contribuables n’auraient rien eu à redire si l’Administration avait pris quelques dizaines de milliers d’ariary de la « caisse publique » pour nourrir le défunt avant qu’il ne soit trop tard.
Maminirina Rado
