La réconciliation nationale par le sommet du FFKM est en panne. Le retrait de Marc Ravalomanana du processus ressemble à un coup de grâce qui achève la démarche. Après quelques réunions spectaculaires des cinq chefs d’Etat, le manque de convergence des participants ne permet plus pour l’instant de poursuivre le sommet à cinq dont d’ailleurs l’efficacité n’a jamais été prouvée faute de transparence. Les séances à huis-clos des anciens présidents de la République, du président de la Transition et du président de la République en exercice, sous l’égide du FFKM, a nourri des espoirs pour sortir de la crise, mais la réalité est là pour témoigner que les divergences n’ont pas disparu.
Le public n’est pas dupe
Andry Rajoelina et le Pr Zafy Albert se sont retirés du sommet et posent des conditions pour le réintégrer. Le FFKM ne s’est pas découragé en poursuivant avec les restants. Mais le retrait de Marc Ravalomanana a l’effet d’une bombe. Un sommet minoritaire n’a plus de crédibilité lorsque la population espère une formule non discriminatoire de réconciliation nationale qui touche l’ensemble du pays. Coïncidence ! Le Groupe international de soutien pour Madagascar (GIS-M) est aux premières loges de ce qui se passe. On ne peut rien lui cacher. La complexité et la subtilité des relations politiques à travers ses acteurs ainsi que les problèmes réels et apparents ne peuvent lui échapper. Au-delà de l’évaluation de la feuille de route de sortie de crise et de l’appui qu’il compte apporter, sa réunion a non seulement permis aux participants d’écouter des avis sur la situation mais aussi d’évoquer le cas de Marc Ravalomanana et des autres membres du sommet à cinq du FFKM. Le GIS-M accorde sa confiance au processus de réconciliation et estime qu’Andry Rajoelina et le Pr. Zafy Albert devraient revenir au sommet. Il faudra néanmoins que le GIS-M ajoute Marc Ravalomanana qui s’est aussi retiré du processus sinon on ne pourra rien en attendre. Il apparaît pour le moment aux yeux du public que le statut de l’ancien exilé d’Afrique du Sud est encore flou. Le ministre de la Justice a dit que les poursuites à son encontre sont suspendues. Marc Ravalomanana est cependant encadré par des forces de l’ordre qui lui interdisent la prise de parole aux événements auxquels il assiste. Le directeur du cabinet du président écarte toute responsabilité de la présidence dans les directives d’interdiction de parler. Si ce n’est qu’une affaire d’excès de zèle d’un de ses gardiens, il est important que la bavure ne se répète plus. Les partisans de Marc Ravalomanana l’attendent dans les Magro, ils ne capituleront pas tant qu’il n’apparaît pas devant eux. Si l’on recherche réellement l’apaisement, Marc Ravalomanana devrait être libre de ses mouvements. Quoi qu’il en soit, il est temps que les responsabilités sur ce cas soient clarifiées dans la transparence. Car le public est loin d’être dupe.
Zo Rakotoseheno