L’accélération de la propagation du virus de la Covid-19 et l’avis de l’académie de médecine ont fini par faire vaciller les convictions du président de la République. Engoncé dans la certitude que le Covid organics et le CVO+ étaient suffisants pour contenir cette deuxième vague, le chef de l’Etat ne voulait pas envisager le recours à la vaccination. Malgré les nombreuses voix qui s’étaient élevées auparavant pour ne pas l’écarter, la décision de le faire a été prise après une rencontre avec les membres du bureau de l’académie de médecine au Palais d’Iavoloha avant hier soir. Le protocole proposé par ces derniers donne toutes les garanties nécessaires pour préserver la population. Maintenant que les blocages ont été levés, il faut maintenant passer à la réalisation des propositions qui ont été faites. Il ne sera pas facile d’appliquer le programme car il faudra mettre en place une organisation efficace. Ce n’est certainement pas le député Roland Ratsiraka qui critiquera cette décision, lui qui n’a cessé de réclamer à cor et à cri le vaccin. Avant-hier encore, il ne ménageait pas ses critiques envers le pouvoir et blâmait son refus d’y avoir recours. Une partie de la population ne comprenait pas cette obstination du pouvoir qui montrait sa réticence et disait que ce n’était pas la panacée. A présent, que les obstacles sont levés, il ne reste plus qu’à attendre que le cours des choses suive son déroulement normal. On sait que c’est sur la base du volontariat que sera administré le vaccin. Dans le contexte actuel, c’est un recours très utile, , l’épidémie faisant énormément de ravages. Les autres mesures prises par le pouvoir ne sont cependant pas à négliger. Les précautions sanitaires se multiplient dans tout Madagascar. Le blocage de la région Boeny et de celle de Nosy Be est effectif . L’attention de tous se focalise sur la situation sanitaire, mais les élections des représentants de l’Assemblée Nationale, du Sénat et du CSM à la HCC, cette semaine, revêtent aussi une certaine importance.
Sur le plan international, c’est toujours la lutte contre la pandémie qui est au centre des préoccupations des dirigeants de ce monde. La propagation du virus est alarmante. Et elle est d’autant plus grave qu’elle est causée par des variants plus nocifs que le virus originel. Les campagnes de vaccination continuent, mais elles se ralentissent parfois à cause d’un problème de désorganisation dans la livraison des vaccins. En France, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer, les prises de décision des dirigeants variant d’un jour à l’autre. Le confinement est appliqué dans certaines régions, mais la majorité des départements y échappe. L’Allemagne a décrété que la France était un pays à haut risque.
Les relations internationales ont continué à évoluer depuis l’élection de Joe Biden à la présidence américaine. Les Etats-Unis ont établi une nouvelle alliance avec les pays voisins de la Chine. Le sommet qui s’est tenu récemment en Alaska entre des délégations américaine et chinoise a montré qu’une nouvelle configuration est en train de se dessiner. Le face-à-face a été tendu, les Américains ne ménageant pas leurs interlocuteurs. Le ministre des Affaires étrangères chinois a dit que l’Amérique de Biden, c’était « les sanctions plus les droits de l’homme ».
C’est maintenant la lutte contre l’épidémie de Covid-19 qui est au centre des préoccupations des Malgaches. L’effet du virus est foudroyant et le nombre de contaminations laisse présager que la crise sera plus sévère que celle de l’année dernière. Le recours à la vaccination est peut-être une solution permettant d’endiguer la progression de l’épidémie. Cependant, l’on ne le saura que quand elle commencera à être appliquée. En attendant, c’est la vigilance qui est de mise.
Patrice RABE