Didier Ratsiraka aura réussi son coup d’éclat en réitérant son refus de la tenue de l’élection présidentielle, le 7 novembre prochain. L’ancien président a décidé à faire valoir un point de vue qu’il estime légitime, a développé ses arguments de façon péremptoire. Son intervention dans le débat politique actuel paraît intempestive pour ceux qui ne veulent pas voir le processus électoral retardé. Le déroulement du chronogramme établi par la CENI se faisant normalement, on pensait qu’il n’y aurait plus de problème. Cependant, l’accord politique qui a permis de sortir de la crise engendrée par les manifestations de la place du 13 mai n’a pas fait l’unanimité. Les décisions de la HCC se sont appliquées et tout semblait être rentré dans l’ordre. Les requêtes de plaignants ont été rejetées par le juge constitutionnel. Mais cela n’a pas pour autant fait baisser la tension sur le plan politique. Le refus de l’ancien président Didier Ratsiraka d’accepter la tenue de l’élection présidentielle vient semer le trouble dans le processus mis en place. Sa parole a toujours un certain poids même si ce qu’il dit agace beaucoup de monde. La critique de ses propos par ses détracteurs se nourrit du souvenir de ce socialisme révolutionnaire qu’il a instauré durant 16 ans. Néanmoins son analyse reste pertinente et on ne peut pas ne pas en tenir compte. L’attitude de l’actuel chef de l’Etat prête elle aussi à équivoque Sa demande d’avis à la HCC sur le rôle du président par intérim prête à équivoque. On se demande pourquoi il ne l’a fait que maintenant. On ne sait pas très bien quelle sera la suite des événements. Chaque camp est en train de peaufiner ses arguments pour changer la donne. Le calme actuel est trompeur et le climat politique peut se transformer très vite.
Sur le plan international, c’est une fois de plus les ennuis de Donald Trump qui font la une des médias. La sortie prochaine du livre de Bob Woodward sur ses frasques est en train de provoquer une tempête politique qui risque de l’emporter. A cela s’ajoute la publication par le New York Times des confessions d’un membre du personnel de la Maison Blanche ayant gardé l’anonymat sur le comportement du président. Le retentissement de ce scandale dépasse largement les frontières des Etats-Unis. Il affaiblit encore plus ce dernier. Les chroniqueurs politiques ne se sont pas privés d’ironiser sur sa situation actuelle et s’interrogent sur l’impact de ces révélations sur les élections de mi- mandat prévoyant le renouvellement d’une partie du Sénat et de la chambre des représentants.
En Syrie, l’assaut par les forces loyalistes de la province d’Idleb est imminent. Il ne reste plus que l’aval de l’Iran, de la Russie et de la Turquie parrains des belligérants pour que les hostilités se déclenchent. Il s’agit du dernier bastion des rebelles et s’il tombe, le gouvernement de Damas pourra se vanter d’avoir réunifié son pays.
En France, le président Macron n’est plus à l’abri des revers politiques. Après la démission de Nicolas Hulot, il a aussi enregistré celui de sa ministre des Sports, Laura Flessel. Mais il est confronté à une conjoncture économique maussade. Le ralentissement de la croissance influe sur les projets de réforme qu’il a esquissés. L’opposition est en train de reprendre du poil de la bête. En Allemagne, on assiste à la tenue de manifestations anti-immigrant qui pourrit l’atmosphère politique.
Madagascar est en train de connaître des turbulences sur le plan politique. Le climat est loin d’être apaisé. Les antagonismes commencent à s’exprimer au grand jour et le chemin qui mène aux élections est loin d’être un long fleuve tranquille.
Patrice RABE