D’aucuns ont dit que Magagascar avait fait une volte face en votant, avec 140 autres pays, la demande de retrait de la Russie des territoires ukrainiens. La ministre des Affaires étrangères préfère ne pas répondre clairement sur le sujet, en disant que la diplomatie de notre pays est guidée par le souci de préserver nos intérêts. Mais certains observateurs notent finement que notre pays a recadré sa position dans ce conflit russo-ukrainien et qu’à cette occasion, il respecte effectivement le principe du non alignement qu’il prône.
Le retour d’un non alignement positif
Une partie de l’opinion n’avait pas très bien compris la position adoptée par notre diplomatie dans le conflit russo-ukrainien. En vertu de son non alignement, Madagascar s’était abstenue lors du premier vote de la résolution condamnant la violation des frontières de l’Ukraine par la Russie. Le régime avait soutenu que la Grande île avait adopté cette position au nom du non alignement. Les pays occidentaux ont fait savoir leur désapprobation et ont, à maintes reprises, justifié le bien-fondé de la condamnation de la Russie à l’ONU. Notre ministère des Affaires étrangères a insisté sur notre souveraineté et sur le fait que nos prises de décision étaient dictées par l’intérêt du peuple malgache. Cependant, lors d’un nouveau vote sur le conflit russo-ukrainien à l’ONU, Madagascar s’est joint à la majorité des pays ayant condamné la Russie. Ça a été un tollé dans le cercle du pouvoir où le ministre des Affaires étrangères a été vilipendé et accusé d’avoir pris une initiative personnelle. Ce dernier ne s’est pas déjugé et a été obligé de démissionner. Il a affirmé lors d’une interview à un organe de presse qu’il n’avait rien à se reprocher et que son attitude était dictée par l’intérêt supérieur de la nation. Un ministre par intérim a été nommé. La position du pays n’a pas varié malgré les amicales pressions des pays occidentaux. Mais, en coulisses, on sentait une certaine inflexion. L’arrivée d’Yvette Sylla à la tête de la diplomatie malgache traduit l’abandon d’un dogmatisme rigide et l’adoption d’un pragmatisme plus souple, celle d’un véritable non alignement positif.
Patrice RABE
Niet ! Une diplomatie de caniveau et non alignement positif ça n’a aucun sens !