Cette 77e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies marquera certainement l’histoire de ce début du XXIe siècle car le conflit russo-ukrainien domine les débats depuis son ouverture. L’évolution rapide de la situation dans cette partie du monde risque de faire basculer l’équilibre géostratégique mis en place par les grandes puissances actuelles. La Russie de Vladimir Poutine n’entend pas céder devant la pression exercée par les pays occidentaux et s’engage dans une escalade dont on ne mesure pas entièrement l’ampleur. Le rôle de la diplomatie est primordiale, en ce moment, et il est difficile de connaître vraiment la part du bluff dans les annonces faites ces derniers temps. On verra quel rapport de force s’établira à l’issue du bras de fer entre les chefs d’état occidentaux et le maître du kremlin.
Le rôle primordial de l’ONU
C’est vers l’Europe que se porte l’attention du monde entier actuellement. Jusqu’à présent, les crises qui ont eu lieu, même si elles n’étaient pas considérées comme mineures, ne voyaient pas l’implication directe d’une des grandes puissances actuelles. Celle qui a lieu, en ce moment, a été déclenchée par la Russie, membre du Conseil de sécurité et puissance nucléaire. Elle a envahi un pays souverain, l’Ukraine qu’elle n’a pas réussi à soumettre. Durant ces sept mois de confrontation, l’armée russe a, certes, conquis des territoires, mais a subi de lourdes pertes. Le président Vladimir Poutine a sous-estimé la réaction des pays occidentaux qui ont formé un bloc et qui ont aidé l’Ukraine en lui fournissant du matériel militaire moderne. Aujourd’hui, les Ukrainiens ont reconquis une partie de leur pays sous domination russe. Le pouvoir du maître du Kremlin se trouve ébranlé en Russie même, mais cela l’amène à changer de stratégie. Il va organiser des référendums dans les provinces conquises sous administration russe et va décréter une mobilisation partielle. Toutes ces décisions ont été dénoncées par des orateurs occidentaux à la tribune de l’ONU, mais elles sont une réponse à la stagnation de la situation actuelle sur le front. Aucun analyste ne se hasarde à faire des prévisions sur l’évolution du conflit. L’ONU joue, en tout cas, parfaitement son rôle.
Patrice RABE
