Le Sefafi tire à boulets rouges sur le FFKM dans un communiqué publié hier, intitulé « FFKM : De la réconciliation à l’aventurisme politique». Cet observatoire de la vie publique qui regroupe essentiellement des intellectuels catholiques n’a jamais vu du bon œil la démarche du FFKM faisant « l’impasse sur la réconciliation, pour ne traiter que des sujets éminemment politiques ». Le Sefafi rappelle les réticences et les interrogations des Evêques catholiques qui ont interpellé le FFKM à plusieurs reprises. Les affaires politiques qui ont pris le dessus sont-elles du ressort du FFKM ? Quels sont les véritables objectifs de la réconciliation ? Qui sont à réconcilier ? Apparemment le Sefafi n’est guère satisfait des résolutions des Assises nationales en estimant que les bénéfices de celles-ci sont surtout allés à Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka.
Le Sefafi tire sur le FFKM
Dans un de ses communiqués antérieurs, l’Observatoire de la vie publique affirmait pourtant à une époque que si Madagascar s’achemine progressivement vers le retour à l’ordre constitutionnel, il faut parallèlement s’atteler à la réconciliation nationale, dont la nécessité est reconnue par la plupart. Le contour de cette réconciliation doit cependant être bien cerné pour une meilleure efficacité. Par exemple, qui réconcilier ? De même pour l’organe chargé de cette délicate mission. Faut-il s’en tenir au Conseil National de Réconciliation, dont les compétences et la volonté d’aboutir sont sujettes à caution ? Faut-il revenir au Conseil des Églises Chrétiennes à Madagascar (FFKM) ? En termes de réconciliation, une chose est sûre : il faut réconcilier les Malgaches avec la politique ». Dans son communiqué d’hier, le Sefafi prend la défense du FFM malgré les épreuves que cette institution traverse en ce moment en son sein. « Il existe une instance officielle de réconciliation instituée par l’article 168 de la Constitution, le Conseil du Fampihavanana Malagasy ou FFM (Filankevitry ny Fampihavanana Malagasy) et par la feuille de route, devenue loi, de septembre 2011. Pourquoi avoir écarté cette structure légale dont la composition et le fonctionnement peuvent être améliorés, au profit d’une structure privée et bancale (ni les 260 Églises évangéliques, ni les musulmans, ni les adeptes de la religion traditionnelle n’y sont représentés), dont les tentatives de réconciliation ont échoué en 2002 comme en 2009 ? Annoncée par le président de la République, la dissolution du FFM, après l’usurpation illégale par le FFKM de sa mission, serait contraire à la loi 2012-010 et par extension, à l’article 168 de la Constitution ». Bref, le Sefafi constate que le FFKM « a engagé le pays dans l’impasse, en se cachant derrière des acteurs anonymes». Vrai ou faux ? Le point de vue du Sefafi est parfois contradictoire mais il aide à comprendre la complexité et les subtilités de l’implication des uns et des autres dans la vie politique du pays.
Zo Rakotoseheno