Hélas, les semaines, depuis bientôt cinq mois, se suivent et se ressemblent. Ici comme ailleurs, les bulletins d’information égrènent le même chapelet de cas nouveaux de contaminés du covid-19 ; du nombre de cas traités ; celui des cas graves et enfin de l’énumération des cas de décès. Et chaque fin des séquences d’information est ponctuée les consignes de gardes barrières.
Hélas, mille fois hélas, on s’y fait. Les chiffres qui vont en crescendo n’étonnent plus et comme si l’on attendait, on se demande quand on atteindra ce fameux pic qui va nous indiquer que la tendance à la hausse va s’inverser et que la pente qui suit, nous amènera vers, encore une hypothétique fin de cette pandémie. Et comme, pour nous enfoncer encore un peu plus vers le comble du désespoir, des incendies ravagent les quartiers populeux comme ceux huppés faisant encore plus de victimes chez les, déjà, démunis et une désolation morale à la vue des pièces de notre patrimoine culturel réduites en cendres.
Pendant ce temps le couvre-feu court, et la nuit se voile d’une chasteté à enchanter les bigots, les noctambules sont privés des attraits de la chair faute de jupes courtes et de pantalons moulants, obscures tentations des libidineux.
Tout est bien qui finit bien! Comme on dit, donc pour le fait le plus saillant de cette semaine. Le ministre de la Santé a fait amende honorable lors de son point de presse en soulignant que le dernier mot appartient au président de la République dans toute démarche auprès des Partenaires Techniques et Financiers de Madagascar. Le soufflet qui a failli provoquer un séisme au sein de l’exécutif est donc finalement tombé. Mais on ne peut cependant passer sous silence ce qui s’est passé. Les premières informations nous ont appris d’abord qu’Ahmad Ahmad se serait soustrait du consentement de la hiérarchie en envoyant une lettre demandant
de l’aide en insistant sur la gravité du mal et l’incapacité du pays à enrayer la pandémie. Missive que le ministre de la Culture et de la Communication mais aussi porte-parole du gouvernement, a aussitôt critiqué non sans railler le caractère d’insubordination de cette entreprise. Cette affaire aurait pu signifié l’existence d’une faille dans la solidarité gouvernementale impactant ainsi sur le leadership du Président de la République avec des conséquences qu’on n’aurait pas pu mesurer.
En cette fin de semaine, en tout cas on a révélé 6 décès et il s’avère qu’on soit encore loin d’en finir avec cette maladie.
Ailleurs, il semble qu’on soit encore dans l’expectative, reconfinement-déconfinement partiel entend-on par-ci par-là les réponses ne sont pas claires parce que personne n’est encore capable de la donner même les plus capés en matière médicale. L’été dans l’hémisphère Nord en principe doit laisser place à la farniente mais la saveur habituelle n’y est pas comme ces matches de foot-ball qui normalement sont des théâtres de liesse devenus insipides et sans clameur. Covid-19 est bien encore là.
M.Ranarivao