
Figure emblématique du handball pour avoir été tour à tour membre de l’équipe nationale puis entraîneur avant de devenir président de la Fédération Malgache de Handball, Aimé Fidèle Razafintsalama affirme avoir tout gagné dans cette discipline qui lui a ouvert une voie royale dans sa vie de tous les jours.
Le handball m’a tout donné ! Cette phrase du président de la Fédération, Aimé Fidèle Razafintsalama, résume à elle seule la vie de ce handballeur hors normes qui a pratiquement tout gagné.
Et quand on dit tout, cela a non seulement trait à un glorieux passé sportif ponctué par plusieurs titres et des performances de rang comme cette place de demi-finaliste des Jeux d’Alger en 1978 ou mieux encore ses 12 titres de champions de Madagascar quand il portait les couleurs de St Michel, un club auquel il est resté, comme son prénom l’indique, fidèle. A l’exception peut-être de cette incursion au sein de la sélection du DEGS quand il était étudiant en Droit au début des années 80.
Transition en douceur. Mais pour résumer sa carrière de joueur, Aimé Fidèle Razafintsalama n’a connu d’autres clubs que celui des frères d’Amparibe. La faute à Berthin Andriamiharinosy qui l’a initié au handball quand il fréquentait encore les bancs du Lycée Galliéni. Comme ce technicien de renom était aussi un des cadres de St Michel, la transition se faisait en douceur.
Et depuis, il alignait les trophées. Outre ses 12 titres de champion de Madagascar, Aimé Fidèle Razafintsalama a aussi rempli son contrat d’entraîneur avec deux titres de champion de Madagascar avec les dames contre quatre pour les hommes, du St Michel évidemment.
A 60 ans, il entendait bien sûr relever de nouveaux défis avec son habit de président de la Fédération Malgache. Autant le dire, le handball n’a jamais été aussi performant que durant son règne. Depuis 2013, Madagascar a été sacré champion de l’Océan Indien avec les cadettes tout en étant vice-champion avec les cadets. Les juniors filles et garçons se sont qualifiés pour la phase finale des championnats d’Afrique du mois d’août à Addis Abéba tandis que les hommes et les dames iront défendre nos couleurs aux Jeux Africains en RDC au mois de septembre.
Esprit d’ouverture. Comme si cela ne suffisait pas, Aimé Fidèle Razafintsalama et son équipe vont s’atteler à la préparation de la relève en faisant une incursion dans le milieu scolaire. Le projet intitulé « Handball at school » sera présenté bientôt à l’Assemblée Générale de la Fédération Internationale mais partant du principe de « aide-toi et le ciel t‘aidera », il n’attend pas que les subventions arrivent pour commencer l’opération. Le temps de former des techniciens pour ces écoles et de trouver près de 200 ballons et le tour est joué.
Avec bien sûr la touche de ce président modèle qui affirme avoir hérité des bienfaits de sa carrière de handballeur. « Le handball m’a forgé un moral de battant », aime-t-il à répéter avant de rajouter que le sport en général et le handball en particulier lui ont tout donné en l’occurrence la combativité, le sens de l’honneur, la droiture, la discipline et même cet esprit d’ouverture qui l’a beaucoup aidé dans sa carrière professionnelle. Ce qui explique en grande partie le succès de la station d’essence du Galana Talamaty qu’il gère depuis voilà un bon bout de temps.
Mais c’est aussi le cas avec sa famille dont sa femme Laurence et ses trois grands garçons dont les deux aînés, Lalaina et Tony, suivent les traces de leur père au handball. Peut-être pas le haut niveau mais juste ce qu’il faut pour espérer hériter des valeurs que cela véhicule.
Le dernier, Kévin, prend tout son temps car à 18 ans il estime qu’il a encore d’autres chats à fouetter. Mais en bon Razafintsalama, il finira par comprendre que rien ne vaut le handball pour se forger un moral de battant. Tel père, tel fils…
Clément RABARY