
Star incontestée de la vie sportive réunionnaise, Henri Georges Randriamanalina est plutôt connu du public malgache comme étant le grand Madi de St Michel des années 70. Dans l’un comme dans l’autre cas, il réaffirme, au cours d’une interview exclusive, son attachement au sport qui lui a tout donné. De son éducation chez Ste Famille en passant par l’univers sportif dont sa femme, la Lilloise Colette Poitou, en fait partie car elle est professeur d’éducation physique, mais également sa fille, la volleyeuse Sophie, et son basketteur de petit fils Noa qui, à 11 ans, montre déjà des qualités indéniables. Autant de faits d’armes qui rendent heureux un Madi qui renvoie son ascension à la base et notamment à l’éducation qu’il a héritée de l’Institution Ste Famille. Récit.
Midi Madagasikara : Peut-on avoir une idée de votre parcours d’exception qui a fait de vous une très grande star du football, du volley-ball, de la lutte et récemment de la pétanque ?
Madi : « Tout s’est enchaîné un peu trop vite et c’est grâce en grande partie à l’éducation que j’ai reçue à l’Institution Ste Famille connu à l’époque comme une référence dans de nombreuses disciplines. Mais mes grands débuts restent le football où j’ai vécu des moments de bonheur comme ce titre de champion de Madagascar que j’ai gagné par 3 buts à 2 avec l’équipe de St Michel contre l’Akon’ Ambatomena. Après un petit crochet à l’AC Sotema, je suis parti pour la Réunion où j’ai retrouvé Augustin Andriamiharinosy au sein de l’Excelsior. C’était en 1973. Nous avons réalisé le doublé coupe et championnat de la Réunion l’année d’après. Un exploit retentissant qui m’a valu le recrutement au sein de l’élite française sous les couleurs de Nîmes Olympique. Encore des moments de pur bonheur avec en mémoire des matches contre Metz, Marseille et Bastia.
C’est au retour de Nïmes en 1976 que je me suis marié avec ma femme. Là aussi le sport nous a rassemblés puisqu’elle est professeur d’éducation physique. L’amour du sport fait partie de notre quotidien avec une devise toute trouvée de RASS : Respect, Amour, Sport et Santé. Logiquement notre fille Sophie s’est mise au volley-ball avec une certaine réussite car elle faisait partie de la sélection réunionnaise. Mais ce qui me rend très fier aujourd’hui c’est de voir que mon petit fils Noa est champion de basket en Bourgogne.
Mais je n’ai pas pour autant abandonné le football en devenant entraîneur-joueur de l’Union Sportive Saint Joseph qui a réussi de la première année à passer de la 2e division à la 1re division avec à la clé une finale de la Coupe régionale perdue contre Augustin Andriamiharinosy et l’Excelsior.»
Midi : Parlons maintenant de votre carrière dans les autres sports dont le volley-ball.
Madi : « Là aussi, il y a un héritage de mon passage à Ste Famille qui a fait tous les sports. Mais pour tout vous dire et après avoir gagné le titre de champion de la Réunion avec le Volley Club St Louis, j’ai consacré plus de temps en devenant tout simplement entraîneur-joueur puis plus tard entraîneur tout court dont les nombreux titres, sept pour être exact, chez les jeunes mais aussi chez les seniors dont celui des dames du VC St Louis de 1996 à 2001.
A 35 ans, j’ai été six fois champion de la Réunion de volley-ball chez les vétérans après avoir été champion chez les séniors en 2008.
Mais même à l‘époque, je faisais aussi autre chose et notamment la création du Comité Régional de lutte gréco-romaine en 1990 avec Sébastien Bernard où comme à mon habitude je suis passé du statut de champion avant de devenir entraîneur. »
Midi : A l’heure de la retraite, vous êtes encore passé dans les rangs des boulistes avec plus ou moins de bonheur.
Madi : « J’ai commencé à jouer à la pétanque en 2008 avec des concours glanés ici et là. Il m’arrive même de venir à Madagascar pour disputer des grands événements. C’est ainsi que je me suis offert le tournoi d’Ambohimangakely avec l’aide de Andry et Hery Betafo. Nous avons été moins chanceux aux récents mini-masters d’Ambodinisotry puisque mon équipe composée de Heritiana Radoko et Tojo, a été sortie en quarts de finale. C’est vous dire que je continuerai de pratiquer le sport aussi longtemps que j’arrive à tenir car c’est ma vie, ma raison de vivre voire même ma famille… ».
Propos recueillis par Clément RABARY