
A un peu plus de 30 ans, Mbola Rajaonah qui se trouve à la tête de l’ASCUT et de plusieurs entreprises, incarne à lui seul le succès de la jeunesse malgache. Une nouvelle vague sur qui repose l’avenir de Madagascar. L’éducation qu’il a reçue du sport en général et du basket-ball en particulier lui a forgé un moral de battant mais aussi une maturité qui lui confère une autre dimension doublée d’une modestie qui fait qu’il ne veut pas parler ni de son travail (aux hauts emplois) et encore moins de ses études bien évidemment supérieures. Jugez-en plutôt.
Midi Madagasikara : Vous avez le profil d’un jeune qui a réussi et sur qui repose l’avenir de notre pays. Y a-t-il un secret à ce succès qu’on ne manquera pas de juger très précoce ?
Mbola Rajaonah : « Il n’y pas de secret car seul le travail paie. A force de volonté et de courage depuis l’université et on finit par être récompensé pour peu qu’on ait une ligne de conduite sur laquelle on croit. Mais je crois que j’ai surtout hérité d’une éducation par le sport avec un père qui a été le président du club mythique du Fortior de la Côte Est.
J’ai fait du basket-ball dès mon jeune âge à Billis puis au MMM de Toamasina avant d’aller à Ste Famille pour revenir au Shooting Star où nous avons fini 3e du championnat N1B mais mes obligations professionnelles m’obligèrent à ne pas monter en N1A. Maintenant, je joue encore chez les vétérans de BBCM en étant conscient que c’est ce sport qui m’a aidé à diriger ma vie et je ne peux pas m’en passer. »
Midi : Cela explique votre poste de président de l’Association Sportive de la Commune Urbaine de Toamasina ou ASCUT Basket ?
M.R. : « En grande partie oui mais en même temps je voulais démontrer que le développement du basket-ball est possible si on y croit. Et si l’ASCUT est aujourd’hui devenu un champion respecté c’est qu’en amont et depuis 6 ans, il y avait un travail d’équipe exceptionnel avec une structure presque professionnelle puisque nous avons un président d’honneur en la personne du ministre de l’Industrie, Narison Rafidimanana. Nous avons également les meilleurs techniciens du moment dont notre Directeur Technique, Tase, qui nous revient d’Allemagne sans oublier le coach Bomba Herilanto Randriamanalina. C’est côté jardin. Côté cour, l’ASCUT a en son sein plusieurs catégories allant des moins de 12 ans mixte jusqu’aux seniors hommes. Bref un grand club qui a aujourd’hui le privilège de refuser certains partenaires car sur ce point ce sont les sponsors qui viennent maintenant vers nous et non plus l’inverse. Et c’est tant mieux car l’objectif de l’ASCUT est maintenant de vivre une aventure africaine avec l’aide de nos partenaires que sont pour l’instant East Academy, Fruits d’Ile et Global Motors car nous sommes en train de finaliser un accord avec Airtel. »
Midi : Cette vie à 100 km/h que vous menez ne lèse-t-elle pas votre femme Sitraka ainsi que votre fille Kaliana et votre fils Ethane ?
M.R. : « Je ne pense pas car je profite de chaque occasion pour les avoir à mes côtés. Et ce qui me fait aujourd’hui très plaisir c’est de voir mon fils jouer au basket-ball alors qu’il est juste haut comme trois pommes. C’est important pour moi car il n’y a meilleure éducation que la pratique sportive où on apprend à se conformer aux règles. Autant vous dire que si la vie politique est vécue comme un match de football, alors nous n’en serons pas là où nous en sommes aujourd’hui car celui qui reçoit un carton rouge de l’arbitre va rentrer sagement aux vestiaires sans faire d’histoire. De même que ceux qui ne sont pas sur le terrain ne font pas des vagues et attendent sagement leur heure sur le banc de touche. C’est aussi simple que cela… ».
Propos recueillis par Clément RABARY