Loin de toute cette fièvre politique qui envahit les ondes tananariviennes, la population de la capitale est surtout préoccupée par la recherche de sa pitance quotidienne . L’arrivée du riz importé dans les fokontany où il sera vendu n’est qu’une petite bouffée d’oxygène pour les familles besogneuses, les quantités accordées étant limitées. Une fois de plus, les citoyens vont être obligés de se satisfaire du peu qu’on leur offre. Les Malgaches savent rester stoïques dans les situations les plus difficiles.
Le stoïcisme des Malgaches toujours présent
Les remarques incisives des animateurs des émissions des radios « miara-manonja » ont fait monter d’un cran la tension politique dans la capitale. La réaction du camp d’en face étant tout aussi vive, une angoisse diffuse gagne la population de la ville. Mais cette guerre des ondes, même si elle affecte les auditeurs, ne les détourne pas de leur préoccupation quotidienne. Ce qui les préoccupe, c’est leur lutte pour la survie . Ils veulent avoir le minimum, à leur disposition. Les annonces faites par les autorités de l’arrivée de cargaisons de riz importé pour réguler le marché, ont été accueillies favorablement et ont été considérées comme un moyen de soulager la pression exercée par les distributeurs sur le marché. Comme d’habitude, les consommateurs ont attendu la réalité de cette annonce. Ce riz vendu à 1500 ariary le kilo sera disponible dans les fokontany, mais la quantité dont disposera chaque citoyen sera limitée à 5 kilos. Pour certains, la déception est à la mesure de l’espoir qui avait été soulevé. Elle sera cependant vite ravalée et la résignation gagnera la population qui continuera courageusement sa lutte pour la survie. Mais dans ce contexte, les commentaires sur les ondes seront un exutoire qui calmera la rancœur éprouvée. Néanmoins, pour le moment, les citoyens restent lucides et préféreront se résigner à leur sort.
Patrice RABE