Le Premier ministre Jean Ravelonarivo sera devant les députés au cours de cette session extraordinaire qui s’ouvre aujourd’hui, pour faire sa déclaration de politique générale. Le public attend avec impatience d’en savoir plus sur cette nouvelle équipe gouvernementale, ses objectifs, ses plans d’action. Il espère d’elle à une efficacité plus grande que celle du gouvernement précédent qui a donné une certaine impression de lenteur et de manque de coordination. Le Premier ministre Jean Ravelonarivo apparaît plus déterminé à ne pas laisser les ministres se tourner les pouces. Dans une interview qu’il a accordée à RFI, il l’a rappelé, « fini le temps du rêve, l’heure est au travail ».
Le suspense à l’Assemblée
Un pan de voile des réformes qu’il entreprendra a été levé à cette occasion. Pour maîtriser les dépenses publiques, il envisage de procéder à des réformes bancaires et fiscales et de suivre des règles bien définies pour atteindre ces objectifs. Les réformes toucheront aussi la gouvernance parce qu’il mènera une lutte sans merci contre la corruption. Il prévoit pour lutter efficacement contre le trafic des bois de rose d’assainir le secteur. Le remplacement d’une trentaine de responsables est en gestation. D’autres réformes à engager sur d’autres fronts seront évoquées à l’Assemblée nationale. Mais sa prestation pourrait ne pas passer comme une lettre à la poste. Des députés l’attendent de pied ferme. Une bonne partie se réclamant de la majorité ne lui fera pas de cadeau. Les députés qui sont restés fidèles à l’Alliance d’Ambodivona contestent sa nomination et ne le reconnaissent pas. L’Alliance a échoué dans son projet de proposer le Premier ministre à soumettre à la nomination du Président de la République. Ce dernier a nommé le Général Jean Ravelonarivo issu d’une liste de premiers ministrables signée par plus d’une centaine de députés formant de fait la majorité à l’Assemblée. L’interprétation de l’article 54 de la Constitution qui a permis la nomination demeure cependant un sujet à polémique entre les forces politiques. Le Premier ministre risque par conséquent le boycott de la part de l’Alliance d’Ambodivona et de ses députés. Quoi qu’il en soit, le Premier ministre est prêt à soutenir, devant les députés, le programme général de l’Etat, dans lequel les membres du gouvernement ont pris part en lui remettant leurs objectifs et leurs plans d’actions. Toujours est-il qu’à cause de la majorité instable et variable qui régit l’ambiance parlementaire, des incertitudes demeurent. Comme le Premier ministre ne pense pas refuser aux députés ce qui entre dans leur droit, en l’occurrence la demande de 4×4, pourra-t-il recourir sans grand danger à la question de confiance ? Sinon, des députés profiteront-ils de cette session pour déposer une motion de censure contre le gouvernement ? Des jours à venir marqués par le suspense.
Zo Rakotoseheno