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vendredi, novembre 21, 2025
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Sam Andrianarijemisa : Le timbre soul qui dénonce les « Judas »

Fille d’un musicien de Mr Razafy, Sam Andrianarijemisa est une éducatrice qui chante de la soul r’n’b pour porter la voix des « ignorés ». Son répertoire engagé, de l’intimité à la critique hip-hop, dépeint la conscience d’une jeunesse malgache « Z ».

Sa voix n’est ni de révolte ni de rebelle, « je chante seulement pour ceux qui sont ignorés », annonce Sam Andrianarijemisa. Une belle frimousse, le regard timide, il est sûrement de la génération « Z » ou un peu moins en somme. Et quand cette génération s’engage dans la citoyenneté consciente, elle peut renverser les empereurs et enjamber la houle. Née à Ivato, il y a plus d’une vingtaine d’années, Sam Andrianarijemisa est la fille d’un jazziste renommée et musicien chez Mr Razafy. Un groupe phare malgache de l’âge d’or de la variété de charme, de 1960 à 1980. A qui les mélomanes doivent « Vazon’ny tantsambo », l’hymne des marins. « Dès mon plus jeune âge, mon père m’a initié au jazz », se souvient-elle. Elle grandit, va à l’école, s’initie à la scène et à la musique à Ivato. Une ville périurbaine au nord-ouest de la capitale vivant par et pour l’aéroport international éponyme dans les années 60. Cité plutôt militaire et communautaire, donc hyper fêtarde à ses heures. Sa première scène en public a été une chanson dédiée à sa mère écrite par son père. Toujours ce père aimant qui un jour rejoint les cieux. « J’ai connu une période de dépression », reconnaît-elle. Pourtant et heureusement, la graine a déjà été plantée. Après avoir fait « psychologie » à l’université, elle obtient assez de connaissances pour s’orienter dans une carrière d’« éducatrice spécialisée ». Sam Andrianarijemisa est aujourd’hui enseignante dans une école pour trisomique dans les quartiers difficiles de la capitale. Elle se trouve aux premières loges de l’extrême pauvreté dans les couloirs et les dalles de la ville des Mille. « Ce sont des gosses dont les mamans sont lavandières, les pères des petites mains », explique–t–elle. Un travail où la patience et l’empathie extrême sont primordiaux. Dès lors, il est facile de comprendre d’où vient son regard timide mais enveloppant, voire sécurisant. Elle avoue. « Quand je me sens seule, quand je suis malheureuse, sur mon canapé, cela m’inspire pour écrire ». Jamais quand elle est heureuse, « cela ne m’inspire pas ». Alors, cela donne des titres comme « Jodasy », avec sa voix « soulful » au léger « grain ». Tout simplement, elle y fustige les « judas » de la politique. Les « bonimenteurs » aux promesses d’ivrogne, les profiteurs… tous des « Jodasy iray tanana », traduira qui pourra. Elle chante tout de même l’amour, comme sur « Hivimbina fitia » en featuring avec Jacquis Randria. En ce moment, elle collabore avec Illicit Soul, où se trouve des figures du moment de la musique urbaine : Fat Killah, Dj Hman et d’autres encore. Sans se presser, elle ne fixe rien sur son horizon musical. Suivre son instinct et tant qu’elle porte les voix des « oubliés » et des « ignorés », elle carburera toujours.

Maminirina Rado     

  

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