La campagne électorale du second tour de l’élection présidentielle est bien lancée. Le candidat n°13 est tout de suite entré dans le vif du sujet, en reprenant le marathon qu’il avait fait lors du premier tour. C’est un show complet avec artistes et slogans bien choisis qu’il a proposé aux habitants de plusieurs localités. Cette stratégie se complète par une communication intense à la télévision. En face, le candidat n°25 a paru, en comparaison, moins actif,car il n’a pas suivi le rythme effréné de son rival. Les équipes de chaque candidat essaient de prendre l’avantage dès le début, mais il est trop tôt pour dire lequel devance l’autre. Il reste encore une dizaine de jours pour convaincre le maximum d’électeurs à rejoindre son camp. Ce duel à distance n’occulte cependant pas les autres faits marquants de l’actualité nationale. L’augmentation du nombre de personnes atteintes de la rougeole commence à alarmer l’opinion. Bien que les autorités sanitaires affirment que la situation n’est pas alarmante, le public est sur le qui-vive. Cette propagation risque d’échapper au contrôle des responsables du Ministère de la Santé. Elle survient en même temps que l’apparition des cas de peste qui, elle aussi, entretient une psychose latente. Plus discrète, la hausse du prix des carburants est passée presque inaperçue. Les cinquante ariary d’augmentation n’ont suscité aucune réaction des consommateurs qui n’y ont finalement vu que du feu. Le vote de la loi de finances 2019 est lui aussi passé comme une lettre à la poste. Les députés l’ont amendé à leur guise, s’octroyant des avantages assez substantiels au passage.
Les médias du monde entier continuent de se focaliser sur cette crise des « gilets jaunes » qui est en train d’ébranler les institutions de la France. Elle est allée crescendo depuis trois semaines et elle a atteint son paroxysme ces derniers jours. Tout le monde attend avec une certaine angoisse les événements qui vont avoir lieu aujourd’hui. Les mesures annoncées par le Premier ministre Edouard Philippe n’ont pas réussi à calmer cette rancœur des « gilets jaunes » les plus endurcis. La manifestation d’aujourd’hui à Paris va se dérouler dans une atmosphère sécuritaire jamais atteinte. Le dispositif mis en place par le Ministre de l’Intérieur est exceptionnel : 8.000 gendarmes et policiers seront sur le terrain pour stopper les casseurs. Des engins blindés de la gendarmerie seront également présents. Les autorités gouvernementales appréhendent de voir se renouveler les scènes de violence du week-end dernier et redoutent qu’elles empirent. Le président Macron attend de voir comment vont se dérouler les événements pour décider de prendre ou non la parole.
L’autre sujet important de la semaine est l’ouverture la COP24 à Katowice en Pologne. Cette 24e conférence sur les changements climatiques a pour but de faire aboutir les négociations sur les règles d’application de l’accord de Paris. Les pays signataires y négocient la mise en œuvre depuis la COP22 de Marrakech. L’autre sujet important qui sera discuté est celui de la transition juste. « Un plan d’action de Katowice pour la transition juste devrait être adopté ».
Aux Etats-Unis, l’affaire Khashoggi continue à faire des vagues. Le secrétaire américain à la Défense Jim Mathis, qui jouissait jusqu’à présent du respect de toute la classe politique, essuie maintenant un feu roulant de critiques à cause de son soutien inconditionnel à l’Arabie Saoudite. Malgré sa condamnation répétée du meurtre du journaliste, il a soutenu qu’il n’y avait aucun « pistolet chaud » pour accuser directement le prince héritier de l’avoir commandité.
Les deux candidats du second tour de l’élection présidentielle sont bien entrés dans la compétition électorale. Les échanges commencent à être rugueux. Dans ce domaine, les piques lancées à l’adversaire sont censées le déstabiliser. Mais rien n’est encore acté et les dix jours à venir devraient être fertiles en rebondissements. Le ton de la campagne électorale commence à s’envenimer et celui qui aura le plus grand sens de l’esquive raflera la mise.
Patrice RABE