La politique s’est invitée au cœur de la lutte contre le Covid-19 qui relève pourtant du domaine de la science et de la médecine.
Le virus de la politique
« Ne politisez pas le virus. Pas besoin du Covid-19 pour marquer des points politiques ». C’est ce que…prescrit le Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même victime de la politisation de la crise sanitaire notamment par Donald Trump. Ce dernier ayant accusé le premier d’être de connivence avec la Chine tout en qualifiant le Covid-19 de « grippette passagère qui disparaîtra d’elle-même ». Ce qui n’est pas sans rappeler les propos tout aussi lénifiants d’un membre du gouvernement malgache qui considérait que « le Coronavirus n’est pas plus dangereux que la peste et le choléra ». Une manière de relativiser à ses débuts l’épidémie dont la dangerosité est prouvée de jour en jour par l’augmentation des cas confirmés, des formes graves et des décès. « Ne jouez pas avec le feu », a indiqué le DG de l’OMS à l’endroit des décideurs dont beaucoup sont contaminés, à travers le monde, par le virus de la politique, au point de politiser les moyens déployés contre l’épidémie. Le virus de la politique n’épargne pas non plus l’opposition pour qui la crise sanitaire constitue un « test » grandeur nature pour le pouvoir en place. Y compris à Madagascar où les opposants réclament la transparence dans la gestion des financements et aides internationaux que les dirigeants les suspectent en revanche de vouloir cogérer. L’opinion est tout aussi divisée par rapport à la gestion de la crise sanitaire et tout particulièrement en ce qui concerne les mesures restrictives qu’elle impose aux gouvernés et qui sont imposées par les gouvernants. Le virus de la division politique, régionale, sociale voire tribale menace le pays alors que tout le monde s’accorde à dire que devant l’ennemi commun et invisible dont les ravages sont par contre bien visibles, le mot d’ordre devrait être l’unité dans la diversité et face à l’adversité.
R. O