Le rôle d’une Miss et d’un Mister est d’être l’égérie de sa nation, de promouvoir une image positive de son pays, et en l’occurrence de favoriser la représentation d’une jeunesse malgache moderne, cultivée et somptueuse, de servir de modèle ainsi que de porte-parole pour son peuple. Pour Stephanie Floriana Randriantsoa et Andy Rasolo, respectivement Miss et Mister Malgache 2024, ils mettront le cap sur la région Menabe l’année prochaine afin d’apporter leur aide. Miser sur l’enseignement et l’éducation est le mot d’ordre du concours. Etant donné qu’à Madagascar, beaucoup d’élèves se voient contraints, chaque année, d’abandonner leur scolarité, à défaut de moyen pour s’équiper en matériel scolaire surtout chez les jeunes en période d’examen. Souvent oubliés dans la zone enclavée allant de Miandrivazo à Morondava, en passant par Bekopaka et Tsiribihina, les lauréats apporteront des kits scolaires aux enfants de cette région.
D’après Julie Razanatsimba, présidente du jury, « Stéphanie Floriana Randriantsoa et Andy Rasolo ont un point commun. Ils veulent s’adresser à un public scolaire plus âgé afin de leur transmettre l’importance d’utiliser leurs compétences pour leur pays et ainsi de limiter ce qu’on appelle la fuite de cerveaux, c’est-à-dire la mise à profit des compétences acquises au profit d’autres nations. Ils cherchent également à initier une réflexion sur la manière d’améliorer l’accès à l’emploi afin que chaque diplômé puisse trouver à Madagascar un poste correspondant à ses compétences et à son diplôme ». Les parents doivent déjà faire face aux frais de scolarité et rencontrent souvent des difficultés financières. Cette initiative est très appréciée et semble essentielle aux organisateurs, c’est pourquoi cette distribution a lieu chaque année. Parallèlement, les lauréats choisissent un thème qui leur tient à cœur afin de compléter ce projet de distribution.
Modèle d’inspiration. Chaque année, le passage de la Miss et du Mister inspire les jeunes et les enfants qu’ils rencontrent tout au long du périple. Effectivement, la distribution des fournitures scolaires est symbolique mais leur présence nourrit l’ambition de ces avenirs de la nation. De les voir arriver de loin pour leur apporter soutien et élargir leur horizon en stimulant leur rêve en premier lieu, ensuite de les convaincre de la possibilité de concrétisation de leurs rêves. Ils visent également à conscientiser les parents que leurs progénitures peuvent tout à fait les sortir de la misère en devenant plus que des « mpatsaka rano » et des « mpaka kitay » grâce à leur scolarité.
Objectif atteint. Pour les organisateurs de l’événement, l’objectif est atteint. Selon Jay Sam Ralantoarison, président du comité Miss-Mister Malgache, « En tant que concepteur, nous sommes sur la bonne voie parce que nous atteignons petit à petit nos objectifs. Faire de Miss – Mister Malgache une référence, en termes d’élection, non seulement pour la diaspora en Europe mais aussi pour tous les Malgaches du monde entier. Chaque année, nous voyons des jeunes entreprenants, dynamiques et actifs, possédant un bagage académique conséquent, qui participent à l’aventure pour pouvoir tutoyer ce désir ardent pour le développement de leur pays d’origine. Être candidat à Miss – Mister Malgache devient alors un rêve à caresser pour les jeunes malgaches ».
Stéphanie Floriana Randriantsoa, « …Services d’aides financières scolaires et universitaires pour toute la jeunesse malgache… »
Stéphanie Floriana Randriantsoa, malgache de père et de mère, cette native de Strasbourg est titulaire d’un master en management et administration des entreprises, mention entrepreneuriat. « Mon souhait est d’aller à Madagascar et d’entamer des œuvres caritatives en matière d’éducation au sein de la capitale. Les jeunes représentent l’avenir de Madagascar et j’aimerais les rencontrer pour écouter leur voix, les aider et les soutenir. A l’échelle locale, je vais profiter de cette nouvelle figure et notoriété pour organiser une collecte de fonds qui permettra de générer plusieurs bourses d’études qui seront attribuées aux étudiants malgaches étant dans le besoin. Sur le long terme, j’investirai dans l’amélioration et l’expansion des infrastructures, telles que l’eau accessible et potable pour tous, les meilleures routes et l’amélioration de la sécurité au sein de l’île. Ensuite je créerais plusieurs services d’aides financières scolaires et universitaires pour toute la jeunesse malgache, et davantage dans les zones les plus reculées du pays », souligne-t-elle. Tout en partant du principe qu’actuellement, elle soit limitée en matière d’argent, la jeune femme contribue déjà au financement des frais scolaires et universitaires de ses proches à Madagascar afin qu’ils puissent avoir la chance d’étudier et d’avoir un éventail de possibilités et d’opportunités pour leur avenir et cela sans se soucier des contraintes financières. Pour elle, il serait alors naturel et essentiel de faire de même pour tous les autres jeunes du pays.
Andy Rasolo, « … Que Madagascar trouve une stabilité économique et sociologique… »
Né d’un père malgache et d’une mère martiniquaise, Andy Rasolo travaille au poste de commandement de la sûreté à la Sncf. Du haut de ses 1m81, ce jeune sportif a démontré une motivation et une assiduité particulière tout au long du concours. Respectueux et sociable, il montre un réel intérêt pour Madagascar et une envie d’apporter sa pierre à l’édifice quant au développement de la Grande île. Par ailleurs, tout cela cadre avec le projet qui lui tient à cœur. « J’ai toujours voulu être un acteur et jouer un rôle important pour Madagascar. Cette écharpe de Mister Malgache 2024 me donne l’opportunité de réaliser cet objectif. Mon rêve le plus cher pour Madagascar serait que le pays trouve une stabilité économique et sociologique modèle », conforte-t-il.
Zo Toniaina