Une délégation de la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante) est partie en Afrique du Sud afin d’y imprimer les bulletins uniques à utiliser le 27 mai, le jour des élections législatives.
Hier, sur la Radio Nationale Malagasy (RNM), le vice-président de la Ceni, Thierry Rakotonarivo a informé que « 10 500 000 bulletins uniques seront imprimés », soit « 3% de plus par rapport au nombre des électeurs ». A titre de rappel, et d’après la publication de la Ceni en date du 5 mars dernier, le nombre provisoire des électeurs s’élève à 10 154 639, sans doublons. Hier, nous avons contacté par téléphone, le vice-président de la Ceni, Thierry Rakotonarivo, pour lui demander l’origine des fameux 3% et bien évidemment, si des dispositions légales en vigueur autorisent la Ceni à agir ainsi.
Transparence. « C’est une norme internationale. Il n’y a pas de disposition légale y afférente mais c’est une norme internationale et d’après les textes en vigueur, l’organisation des élections incombe à la Ceni », affirme-t-il. En effet, si nous entamons un simple calcul, il y a 345 361 bulletins de réserves si jamais, pour reprendre les termes de Thierry Rakotonarivo, « un cas de force majeure se produisait dans tel ou tel district, ou si des imprévus ont lieu au moment de la manipulation des bulletins ».
Sur ordre. Mais ce n’est pas tout. Juste après la fermeture des bureaux de vote, qui va procéder au comptage et à la récupération de ces 345 361 bulletins qui n’auront pas été utilisés ? Thierry Rakotonarivo de préciser : « une partie de ces bulletins de réserves est conservée au niveau central et une partie est répartie au niveau des démembrements de la Ceni, les plus proches des bureaux de vote. Ces bulletins de réserve ne peuvent être utilisés que sur ordre de la Ceni centrale laquelle apprécie si oui ou non l’on doit les employer, suite à une alerte émanant desdits démembrements. Des procès verbaux sont dressés à cette occasion. Et n’oublions pas qu’après la fermeture des bureaux de vote, tous les suffrages exprimés, les blancs et nuls, les bulletins non-utilisés et les bulletins de réserves doivent être parvenus au niveau central dans les plis électoraux ».
Suppléants. Enfin, nous ne sommes pas sans savoir que parmi les candidats aux législatives, deux d’entre eux sont englués dans des affaires judiciaires en cours. Et l’impression des bulletins dure 25 jours, d’après les informations que nous avons reçues. Que se passerait-il de ce fait, si jamais ces candidats sont condamnés et ne peuvent plus se présenter, alors que l’impression a été déjà effectuée ? « La loi dispose qu’après la date butoir de dépôt de candidature, soit le 12 mars, aucun retrait de candidature n’est plus possible. Donc, pour ces candidats, nous continuons à utiliser leur photo, à compter les voix qu’ils ont obtenues, à prononcer leur victoire à titre provisoire s’ils ont gagné. Mais une fois à l’Assemblée Nationale, ce sont leurs suppléants qui travaillent durant la législature », indique le vice-président de la Ceni.
Trois formats. Quoiqu’il en soit, ces bulletins uniques seront distribués au niveau des 119 districts à partir du 6 Mai prochain, et diffèrent selon le nombre de candidats. « Pour les 40 districts ayant deux à cinq candidats, c’est le format A5. Les bulletins utilisés dans les 74 districts ayant six à douze candidats auront un format A4. Et les cinq districts ayant plus de treize candidats auront des bulletins à format A3 », explique Thierry Rakotonarivo.
Aina Bovel