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samedi, décembre 27, 2025
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Crise politique : L’Église catholique soutient le dialogue

Les évêques catholiques de Madagascar ont toujours abordé la situation sociale très critiques dans le pays.

Dans le cadre de la fête de la Nativité, l’Église catholique a fait entendre sa voix concernant la crise politique actuelle.

La crise que traverse Madagascar n’est ni soudaine ni accidentelle. Elle est profonde, enracinée, et trouve son origine dans un fossé grandissant entre les promesses et la réalité. Dans son message de Noël, monseigneur Fabien Raharilamboniaina, président de la Conférence épiscopale de Madagascar, livre un diagnostic sévère, lucide et sans détour. « La crise actuelle est le résultat de la déception concernant les promesses et leurs réalisations », a-t-il lancé dans son discours. Une phrase lourde de sens, qui résume le malaise d’une nation fatiguée d’attendre.

En septembre dernier, une partie de la population s’est soulevée contre le régime d’Andry Rajoelina, à qui l’opinion publique a reproché d’avoir vainement promis monts et merveilles dans un pays plongé au fond de la pauvreté. Au centre de ce malaise, la confiance s’est effondrée. Et avec elle, l’espoir. « Il y a une crise de confiance, la corruption a choqué la population », souligne le chef de l’Église catholique. Pour l’épiscopat, cette corruption n’est pas un simple dysfonctionnement. Elle est devenue un choc moral, une rupture frontale entre les citoyens et ceux qui détiennent le pouvoir, nourrissant frustration, colère et résignation.

Impasse

Cette crise, insiste monseigneur Fabien Raharilamboniaina, n’est pourtant pas nouvelle. Elle s’inscrit dans une longue répétition des erreurs du passé. « La crise a démontré que nous ne savions pas prendre des leçons du passé », déplore-t-il. Une incapacité collective à apprendre, à corriger, à rompre avec des pratiques qui ont déjà conduit le pays dans l’impasse. Le constat est dur, mais assumé. Sans mémoire, il n’y a pas de progrès durable.

Dans ce contexte tendu, l’Église catholique rappelle que la paix ne se décrète pas. Elle se construit. « Il n’y aura pas de paix sans développement, développement humain et surtout sur le plan de l’éducation », a martelé le président de la Conférence épiscopale. Pour lui, la stabilité ne peut exister sans justice sociale, sans perspectives économiques, sans un investissement réel dans l’éducation des jeunes générations. Pas de paix sans dignité. Pas de paix sans avenir.

Mais face à la crise, l’Église refuse la fatalité. Elle trace une voie claire et ferme. « Il n’y aura pas d’autre issue à la crise que par les moyens du dialogue », affirme monseigneur Fabien Raharilamboniaina. Un appel direct à l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux. Le dialogue comme seule alternative aux tensions, aux blocages et aux divisions. Le dialogue comme instrument de réconciliation nationale.

Le message de l’Église catholique a dépassé le cadre spirituel. Il lance un appel au sursaut, à la responsabilité et à l’humilité. Il rappelle que la crise actuelle n’est pas une fatalité, mais le résultat de choix humains, et que d’autres choix sont encore possibles.

Rija R.

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