Les exigences de la communauté internationale et les tractations politiques sans fin pour la nomination du Premier ministre et la formation du gouvernement ont ralenti la vitesse enclenchée au départ par le président de la République Hery Rajaonarimampianina. Il ne devient pas facile de concilier les différents intérêts manifestés et de satisfaire tout le monde sans décevoir aucun pour la meilleure des politiques d’ouverture. Les Américains par la voix de leur Sous-secrétaire d’Etat chargé des Affaires africaines de passage, n’ont jamais été aussi clairs dans les conditions de leur soutien au président de la République. Pas de puschistes dans les institutions de la nouvelle République. L’Union européenne n’en pense pas moins de même mais avec ménagement. Pour un président de la République qui a accédé au pouvoir avec le soutien de beaucoup de forces politiques dont le Mapar, qui est le plus visé par ces conditions de la communauté internationale, l’embarras se devine.
L’embarras se devine
Le président de la République qui fait des 20 millions de Malgaches sa priorité ne peut tourner le dos à la Communauté Internationale et aux bailleurs de fonds extérieurs pour préserver les intérêts des responsables d’une force politique qui l’a soutenu aux élections. Il démontre d’ailleurs à travers l’offensive diplomatique qu’il mène en ce moment pour la reconnaissance internationale de Madagascar qu’il n’est pas près de sacrifier l’intérêt général pour sauver des intérêts particuliers. C’est dans cet esprit qu’il faudrait sans doute envisager la nomination du Premier ministre et la formation du gouvernement. La situation est délicate au point que le président de la République ait accordé deux mois aux députés de l’Assemblée Nationale pour cette étape. Il ne pense plus accorder davantage de temps aux parlementaires lorsqu’il affirme que la formation du gouvernement est urgente. Il faut s’attendre par conséquent que dès qu’il mettra les pieds sur le sol national, le Premier ministre sera nommé aussitôt et le gouvernement formé. La France s’offre en exemple de rapidité dans les décisions en n’ayant pas mis du temps pour ce faire. François Hollande a nommé le Premier ministre et formé le gouvernement en moins de 48 heures, après les résultats des municipales qui ont conduit au remaniement. Les données politiques ne sont pas les mêmes. Madagascar sort de cinq ans de Transition. La réconciliation nationale n’est pas encore une réalité. L’embarras du président de la République se devine. Mais il est déterminé à aller de l’avant, stimulé par une politique de réconciliation et d’ouverture conduite par des compétences qu’il aura choisies pour sortir le pays de la crise.
Zo Rakotoseheno