« Il y a un temps pour se taire et un autre pour parler ». L’ancien président Marc Ravalomanana a, depuis sa défaite aux élections présidentielles, fait sien l’adage : « le silence est d’or ». Il a voulu montrer l’image d’un homme politique responsable, respectueux des règles démocratiques. Les petites piques lancées régulièrement par ses adversaires l’ont laissé de marbre. Les coups portés par le fisc à la société Tiko SA l’ont certainement affecté, mais il a préféré ne pas réagir ouvertement. Mais aujourd’hui, le parti TIM qu’il dirige voit son action paralysée après les interdictions faites à ses élus de tenir des réunions lors de ses tournées en province. C’est la raison pour laquelle celui qui est considéré comme l’adversaire du pouvoir sort de ce silence qui commençait à devenir pesant.
L’entrée en scène du président du TIM
Le président du TIM n’a pas mâché ses mots lors de la réunion de son parti à son QG à Belair. Il a parlé de dictature en évoquant tous les abus d’autorité opérés pour priver de parole les élus du parti. Il a ensuite affirmé qu’il ne peut pas rester inerte devant cette situation. Il a commencé hier à descendre sur le terrain et a rencontré la population de Soavinandriana Itasy composée en majorité d’agriculteurs. Ce déplacement signifie que l’ancien président n’entend plus rester muet. Ses partisans ont subi depuis un certain temps sans broncher les railleries de certains supporters du camp d’en face. La défection d’une cinquantaine d’ élus décidés à participer aux sénatoriales malgré les consignes données par leur président fait déjà jaser le microcosme. Tous les observateurs attendent de voir la stratégie adoptée par l’ancien président dans les jours à venir. La manière dont il va se comporter sera examinée à la loupe par ses adversaires. L’opinion sera elle aussi très attentive à l’attitude qu’il va adopter. Les occasions de porter une parole forte sont nombreuses dans le contexte actuel et on verra dans quelle direction va s’orienter le débat politique dans les jours, voire les mois à venir.
Patrice RABE