C’est une attitude plutôt ferme que les autorités affichent vis-à-vis de ceux qui organisent des mouvements de grève en ce moment. Dans le contexte actuel, elles préfèrent éteindre tout de suite les foyers en train de s’allumer. Tout doit être fait pour empêcher l’agrégation des mouvements de contestation. Le climat socio-politique qui règne en ce moment peut très vite dégénérer. Les remarques acerbes de l’opposition sur les ondes peuvent y contribuer. Les étudiants de l’ENS, malgré la poussée de fièvre qui a eu lieu à Antsiranana, ont accepté d’ouvrir le dialogue avec les représentants du ministère de l’Enseignement supérieur, les paramédicaux sont surveillés de très près après l’empêchement de leur AG samedi dernier et maintenant, les inspecteurs du travail sont sommés d’arrêter leur grève jugée illégale.
Les autorités décidées à empêcher toute contestation
A quatre jours de la manifestation excursion que l’opposition veut organiser, les autorités sont sur le qui-vive. Elles n’ont pas l’intention de laisser planer le doute sur leur volonté de désamorcer tout mouvement de contestation. Les étudiants de l’université d’Ankatso qui ont manifesté leur mécontentement devant les coupures d’eau et d’électricité ont pu obtenir partiellement satisfaction puisque un camion citerne a été installé pour couvrir les besoins en eau des résidents. Des forages vont être effectués pour résoudre le problème de cette pénurie. Les paramédicaux ont depuis longtemps demandé une amélioration de leurs conditions, mais cette réunion qu’ils devaient tenir samedi dernier a suscité l’inquiétude des autorités et n’a pas pu avoir lieu. La décision d’en empêcher la tenue a été certainement été prise en haut lieu pour ne pas laisser le mouvement prendre de l’ampleur. Comme nous l’avons dit plus haut, les inspecteurs du travail vont devoir eux aussi rentrer dans le rang après le rappel à l’ordre qui leur a été adressé par le ministère du Travail. Dans le contexte actuel, les autorités font donc tout pour calmer les ardeurs revendicatives de ceux qui se sentent lésés. Elles ne veulent pas voir une situation déjà tendue déraper.
Patrice RABE.