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lundi, mai 13, 2024
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Les bailleurs attendent

Les bailleurs de fonds ne se pressent pas pour apporter les financements promis. Ils attendent toujours le plan national de développement (2015-2019) promis par le gouvernement mais non encore validé par l’Assemblée nationale jusqu’à présent. Dans le milieu diplomatique et des experts, on se demande où est passé le PND. Pourquoi tarde-t-on autant dans son élaboration ? Sa finition n’a-t-elle pas été attendue pour octobre de cette année ? L’Etat donne l’impression de ne pas donner assez d’intérêt à ce document de référence pour les réformes et les projets à entreprendre. Plus le PND prend du retard, plus les chances d’obtenir les financements promis s’amenuisent.

Les bailleurs attendent

         Au mois de mars avant la formation du gouvernement, le montant total des financements disponibles pour Madagascar de la part de tous les partenaires étrangers a avoisiné le milliard de dollars selon la Banque mondiale. Ce financement ne nécessitait plus de négociation et n’attendait que la formation du gouvernement pour être débloqué. Mais ce financement n’est toujours pas en grande partie dans les caisses de l’Etat à trois semaines de la fin de l’année. Comment expliquer l’hésitation des bailleurs de fonds ? S’agirait-il de leur part d’un manque de confiance dans la stabilité politique qui prévaut ou dans l’efficacité du gouvernement dans l’élaboration du plan national de développement ?

Il est vrai que la situation politique n’est pas encore des plus rassurantes. Le retour à l’ordre constitutionnel a contribué à remettre le pays sur les rails, mais la présence d’une majorité à géométrie variable à l’Assemblée nationale n’assure pas une stabilité politique réelle. La menace d’une motion de censure sur le gouvernement reste toujours d’actualité, bien qu’il ait réussi à l’échapper en début de session. L’insuffisance de transparence qui entoure le traitement du dossier du retour inopiné au pays de Marc Ravalomanana placé en résidence surveillée et de l’incarcération de son ancien garde du corps et des éléments de l’ACM suscite la méfiance du public, au niveau national et international. L’ambiance politique au sortir de la Transition n’est pas des plus saines, alors que la réconciliation nationale qui devrait améliorer les rapports traîne. Le FFKM y met toute son énergie et sa foi, mais sa marge de manœuvre n’est pas aussi grande qu’elle le souhaite. Les réconciliateurs sont nombreux et ne se reconnaissent pas tous dans le plan FFKM. Il devient important que le président de la République, garant de l’unité nationale disposant de la force exécutoire, les fédère et les coordonne pour que la réconciliation nationale aboutisse. Ce panorama de la situation qui prévaut n’échappe pas aux bailleurs de fonds. Ils conditionnent leurs financements au PND, pour s’assurer dans les détails des véritables réformes prioritaires que le gouvernement compte engager à moyen terme.

Zo Rakotoseheno

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