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samedi, juillet 6, 2024
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Serge Imbeh : « Les conditions pour la tenue d’une élection apaisée ne sont pas remplies »

Serge Imbeh soutient également l’initiative du FFKM

Midi Madagasikara : Si l’on aborde la situation qui prévaut, la rue est-elle inévitable ?

Serge Imbeh : J’ai déjà évoqué cette question dans plusieurs interventions médiatiques que j’ai effectuées depuis le mois de novembre 2022. Vu les cas de violation répétitive de la Constitution, pour ne citer que la motion de censure du mois de décembre dernier, la violation du droit fondamental sur la réunion publique, les censures sur les pré-campagnes et récemment la mise en place d’un gouvernement collégial qui dirige le pays qui constitue un véritable coup d’État institutionnel… Il est important de dire aujourd’hui que ce qui se passe est inévitable. En plus de cela, les méfiances des électeurs, du peuple en général, et surtout des candidats sur les institutions de la République donnent une autre tournure à cette descente dans la rue.

M.M : Quelle sera l’issue de la situation actuelle d’après vous?

S.I ; Il faut mettre l’arrogance de côté et accepter de venir autour d’une table afin que les forces de la Nation puissent discuter et trouver l’issue de cette situation. Le FFKM a déjà initié cette initiative, donc il faut dialoguer. Ce sera le seul moyen de sortir de cette spirale.

M.M : Les dates des élections sont déjà fixées et les préparatifs vont bon train selon la CENI. Ne faut-il pas aller vers les élections plutôt que de choisir la rue ?

S.I : On doit d’abord poser la question pour savoir de quel genre d’élection on a besoin. Est-ce une élection à tout prix pour élire un candidat connu d’avance ou bien une élection crédible ? Car ils ont fait une sorte de forcing pour accélérer les préparatifs. N’ont-ils pas déjà été avertis et informés presque un an à l’avance par les forces vives de la Nation et même par la communauté internationale concernant les dérives et les risques d’accélérer les processus électoraux ? Je vous donne comme exemple les recommandations des missions de suivi et d’observation électorale de l’Union européenne qui a émis vingt-cinq recommandations en 2018 mais aucune d’entre elles n’a été suivie.

M.M : La communauté internationale insiste sur la tenue des élections et la résolution pacifique des différends. Ce scénario n’est-il pas le plus confortable pour le pays ?

S.I : Qui peut réellement savoir ce qui est bénéfique pour notre pays ? Nous-même, Malgaches. Je vous dis que dans la diplomatie, il n’y a pas d’amitié, il n’y a que des intérêts. Donc, il nous incombe en premier de connaître les intérêts supérieurs de notre nation. Il est aussi normal qu’on parle de la tenue des élections mais la communauté internationale n’a pas évoqué les conditions actuelles avec les tensions qui prennent du terrain. Tout le monde cherche une façon commode pour la tenue des élections mais pour y arriver, il faut initier les pourparlers afin de trouver une solution adéquate et paisible afin qu’un président soit élu d’une façon transparente, crédible et acceptée par tous.

M.M : Est-ce que les conditions pour la tenue d’une élection apaisée sont encore remplies, à votre avis ?

S.I : Qui peut encore le croire ? Il est quand même non négligeable que 11 candidats sur 13 contestent les cinq points essentiels pour la tenue des élections libres, transparentes, crédibles et acceptées par tous, à savoir : le gouvernement collégial considéré comme anticonstitutionnel, la méfiance vis-à-vis de la HCC et de la CENI, et surtout le mépris vis-à-vis du peuple malgache sur la nationalité française que le candidat Andry Rajoelina a demandé volontairement et acquis en 2014. Donc compte tenu de ces circonstances, les conditions de la tenue d’une élection apaisée ne sont pas remplies.

M.M : Le gouvernement accuse les leaders de la manifestation de fauteurs de trouble. Qu’en pensez-vous ?

S.I : Qui sont les fauteurs de troubles ? N’est-ce pas celui ou celle qui ne laisse pas les gens s’exprimer ? N’est-ce pas celui ou celle qui ne respecte pas la Constitution ? N’est-ce pas celui ou celle qui opprime les autres ? N’est-ce pas celui ou celle qui ne veut pas que l’élection soit libre, crédible, transparente ? C’est à vous et au peuple d’analyser et de répondre à mes questions.

Propos recueillis par Rija R.

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