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vendredi, juillet 4, 2025
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Les crimes de génocide ayant marqué l’Histoire

La Cour Pénale Internationale (CPI) est la Cour internationale compétente pour juger des crimes de génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’Humanité et des crimes d’agression conformément au Statut de Rome du 17 juillet 1988. Ce dernier définit le crime de génocide comme étant « l’un des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial, ou religieux ». Parmi ces actes figurent entre autres le meurtre des membres du groupe, l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe, la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, ou encore le transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. Si tels sont les critères de qualification d’un crime de génocide par le Statut de Rome, l’Histoire en a démontré plus d’un exemple.

  • Quelques cadavres d’Arméniens tués lors du génocide

    Le génocide arménien (1915 – 1918)

Tout a commencé en avril 1915 quand des Arméniens occupant le territoire turc meurent dans les déportations, les famines et les massacres d’une ampleur considérable dont l’auteur n’est autre que le triumvirat d’officiers Talaat Pacha, Enver Pacha et Djemal Pacha, des membres du parti au pouvoir : le Comité Union et Progrès. Ce dernier, suite aux divers mouvements d’émancipation, a pu accéder au pouvoir grâce à l’appui des groupements nationalistes, mais leur a tourné le dos, une fois avoir conquis le pouvoir. Coïncidant avec la Première Guerre mondiale, qui était une occasion pour l’Empire Ottoman, dès lors engagé dans cette guerre, de montrer ses muscles en réprimant les Arméniens au moyen des déportations et des massacres préparés et organisés depuis Constantinople, capitale de l’Empire. Le génocide arménien a tué 1 200 000 Arméniens d’Anatolie et d’Arménie Occidentale. Néanmoins, la Turquie continue jusqu’à maintenant de prôner la négation de ce génocide en qualifiant ce qui s’est passé en Arménie de « prétendu génocide arménien ».

 

 

 

 

 

Le génocide assyrien (1915 – 1920)

Les tortionnaires ne faisaient aucun traitement de faveur quant aux Assyriens à abattre. Les hommes, les femmes et les enfants ont été tués sans état d’âme.

Le génocide assyrien coïncidait également avec le génocide arménien, car perpétré par l’Empire Ottoman durant la Première Guerre mondiale et s’est étendu même jusqu’en 1920. Les Assyriens qui étaient sur le territoire turc ont été eux aussi déportés et massacrés comme les Arméniens. Au début, l’Empire Ottoman déclare la guerre aux Alliés le 29 octobre 1914. Pour des raisons géographiques, les Britanniques ont promis la « propre patrie » aux Assyriens persécutés en échange de leur soutien. Mais l’Empire a répliqué. Les estimations sur le nombre total de morts varient. Certains rapports citent le nombre de 270 000 morts, bien que les estimations récentes aient révisé ce chiffre au nombre plus réaliste de 500 000 à 750 000 morts représentant environ 70 % de la population assyrienne de l’époque.

  • Le cimetière des victimes des massacres de Srebrenica

    Le génocide bosniaque (1992 – 1995)

Le génocide bosniaque dont fait partie le massacre de Srebrenica se déroulait de 1992 à 1995 lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine. Le génocide bosniaque a été perpétré par l’Armée de la République Serbe de Bosnie dans le dessein d’effectuer un « nettoyage ethnique », qui s’est effectué dans des zones contrôlées par des Serbes de Bosnie majoritairement orthodoxes envers des Bosniaques majoritairement musulmans et des Croates de Bosnie majoritairement catholiques. La campagne de nettoyage ethnique a été caractérisée par des emprisonnements arbitraires, des meurtres, des viols, de la torture, des vols, des ciblages de leaders de toutes sortes, des déportations, des destructions d’habitation, de commerces et des lieux de travail. A côté, il y a eu le également le massacre de Srebrenica qui a fait 8 373 morts (hommes et adolescents bosniaques) dans la Région de Srebrenica et 116 pour ceux de Zepa en juillet 1995. Pour le génocide bosniaque, l’on estime à 33 000 le nombre de morts hormis le massacre de Srebrenica.

Quelques ossements de Cambodgiens tués par le régime des Khmers Rouges

Le génocide cambodgien (1975 – 1979)

Entre 1975 et 1979, le régime Khmer rouge était à la tête du Cambodge et y faisait régner l’une des pires des dictatures du siècle. Pour garder le pouvoir, le régime des Khmers ou « Kampuchéa démocratique », dirigé par Pol Pot, a participé à l’ensemble des meurtres, des massacres, des exécutions et des persécutions ethniques, religieuses, ou politiques commis par ce mouvement communiste radical. Oppression, famine, persécutions religieuses et raciales, prisons et tortures ont été les moyens pour le régime des Khmers Rouges cambodgien d’exterminer la population afin de faire régner la dictature à la Pol Pot. Le génocide cambodgien – avant son éviction par l’évasion vietnamienne du Cambodge – a fait à peu près entre 1,7 et 3 millions de morts, soit 21% de la population cambodgienne.

 

 

 

Les Juifs tués lors de l’Holocauste

La Shoah ou le génocide juif (1939 – 1945)

Le génocide juif est le massacre par l’Allemagne nazie des Juifs qui ont été taxés d’être de race inférieure durant la Seconde Guerre mondiale. La « Shoah », en hébreu, qui signifie catastrophe (mais appelée également « Holocauste ») aussi était considérée comme l’un des pires anéantissements humains. Fusillades massives, travaux forcés et sous-alimentation dans les camps de concentration, gazage dans les camions à gaz ont été les principaux châtiments auxquels sont livrés les Juifs. Les estimations du nombre de Juifs tués lors de l’Holocauste varient. Pour les spécialistes à l’instar de l’historien Raul Hilberg, il y a eu 5,1 millions de morts. L’économiste et statisticien Jacob Lestchninsky estime, quant à lui, que l’on dénombre à peu près dans les 6 millions.

 

 

 

Les victimes du génocide Kurde

 

 

 

07Le génocide kurde (Février – Septembre 1988)

Le Kurdistan est une région d’Asie habitée par les Kurdes et partagée entre l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie. Le génocide kurde ou « Anfal » a été ordonné par le régime irakien de Saddam Hussein de février à septembre 1988. 180 000 civiles kurdes périssent dans ce génocide par le bombardement aux gaz chimiques de la ville kurde d’Halabja. D’après le Tribunal spécial irakien, 182 000 civils ont été tués et plus de 2 000 villages détruits. Pour Human Rights Watch, 90 % des villages de la région cible ont été rayés de la carte et 1 754 écoles et 270 hôpitaux détruits.

 

 

  • Une photo qui montre les Tsiganes à fusiller lors du Porajmos

    Le génocide tsigane ou Porajmos (1939 – 1945)

Le génocide tsigane coïncidait avec l’Holocauste juif qui lui a valu la dénomination de « Holocauste rom ». Le terme « Porajmos » signifie tout simplement « dévorer » pour faire allusion aux persécutions faites à l’endroit des Tsiganes par l’Allemagne nazie. Les historiens estiment qu’entre 25 et 50 % de la population tsigane d’Europe a été exterminée au cours du Porajmos, c’est-à-dire entre 200 000 et 500 000 personnes.

 

 

 

 

 

 

Les enfants qui ont succombé à leur grande faim lors de l’Holodomor en Ukraine.

 

 

Le génocide ukrainienou Holodomor (1932 – 1933)

Le terme Holodomor qui signifie littéralement « extermination par la faim » désigne la grande famine qui eut lieu en Ukraine et dans le Kouban en 1932 et 1933 et qui a fait, selon les estimations des historiens, entre 2,6 et 5 millions de victimes. En Ukraine, l’État collecte 30 % de la production dès 1930, 41,5 % en 1931. Ces plans drastiques, combinés à une mauvaise récolte en 1931, conduisent l’Ukraine à un début de famine de mai à juillet 1932, pendant la période de « soudure » entre deux récoltes. Face à l’aggravation de la crise, le pouvoir est amené à reculer provisoirement afin de garder le contrôle d’une situation qui menace la viabilité même de la prochaine récolte. Bien que la grande famine ait fait plusieurs victimes – 668 000 personnes pour 1932 et 2,1 millions pour 1933 – l’ONU ne reconnaît pas le caractère génocidaire de l’Holodomor.

 

 

 

 

Tragédie pontique, extermination pontique, atrocités commises par les Turcs dans le Pont et l’Asie mineure. Telles sont les autres appellations des persécutions, des massacres, des expulsions et des migrations forcées infligées par le gouvernement turc aux Grecs pontiques au début du XXe siècle. Mais le débat n’est pas clos entre les deux pays concernés. Comme dans les autres cas de génocide dans lesquels la Turquie est engluée, elle nie le caractère génocidaire des faits et avance un « prétendu génocide ». La Grèce, quant à elle, soutient qu’il y a eu un génocide. Quoi qu’il en soit, la Ligue Internationale pour les Droits et la Libération des Peuples avance que près de 350 000 Grecs originaires du Pont ont été massacrés entre 1916 et 1923.

 

 

 

 

 

 

 

Quelques corps de Rwandais tués lors du « Cent Jour d’Extermination ».

v  Le génocide rwandais (Avril – Juillet 1994)

Le génocide rwandais est plutôt le massacre du peuple Tutsis. Entre avril et juillet 1994, environ 1 million de Rwandais périt dans les massacres perpétrés par le FPR (xxx) selon un rapport de Robert Gersony, consultant pour le Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés. Le 1er octobre 1990, les rebelles du FPR de Paul Kagame franchissent les frontières de l’Ouganda et déclenchent ainsi la guerre civile rwandaise, parvenant à 80 km de Kigali. Les Forces armées rwandaises (FAR) tentent de s’opposer à cette avancée. Le 6 avril 1994, les présidents rwandais et burundais, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, meurent, lorsque leur avion, qui s’apprêtait à atterrir à Kigali, est abattu par un missile. Le 7 avril 1994, plusieurs personnalités politiques modérées sont assassinées, empêchant tout règlement pacifique de la crise, ainsi que dix casques bleus belges de la MINUAR. Le 8 avril 1994, la France et la Belgique évacuent leurs ressortissants. Dans les jours qui suivent, des centres où se réfugient les Tutsis (écoles, églises…) sont attaqués et leurs occupants massacrés par des Hutus extrémistes, appuyés dans certains endroits par des éléments de la garde présidentielle. Les massacres des opposants hutus dans les premières heures, puis de milliers de Tutsis commencent aussitôt et simultanément dans une grande partie du Rwanda, à l’exception notoire des régions de Gitarama et de Butare dans le sud. Les exécutions se déroulent pendant trois mois. Les ordres sont également transmis par la Radio Télévision Libre des Mille Collines qui encourage et guide jour après jour, heure par heure le génocide, dénonçant les Tutsis encore vivants à tel ou tel endroit. L’ONU estime qu’environ 800 000 Rwandais, en majorité Tutsis, ont perdu la vie durant ces trois mois.

Dossier réalisé par Aina Bovel

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