Les évêques catholiques en conclave depuis une semaine ont fait un compte-rendu de cette réunion extraordinaire, lors de la célébration du 75è anniversaire de la traduction de la bible catholique en langue malgache, hier, au collège Saint Michel. Mais elle coïncidait également au terme de l’année de la foi qui a débuté le 11 octobre 2012 et qui prendra fin dimanche prochain. Une grande messe a eu lieu à cette occasion à Amparibe. Les évêques ne sont pas allés par quatre chemins pour dire ce qui ne marche pas dans le pays. « A cause du pouvoir de l’argent et des richesses, durant les campagnes, ont abondé hélas les calomnies, les exclusions tribalistes et l’achat des votes a connu une grande ampleur…Devant tout cela, plus d’un ont souligné que l’argent existait bel et bien mais n’a pas été utilisé pour le bien de la population ».
Fihavanana. Dans son compte-rendu, la conférence des évêques d’enfoncer le clou, «on a foulé aux pieds les valeurs malgaches en niant le vrai « Fihavanana » et on en vient au fait que l’argent règne partout, jusqu’à ce que l’on en arrive à des trafics d’organes et d’ossements. Beaucoup s’accrochent au pouvoir et n’acceptent pas l’alternance. Au lieu de servir le pays pour la paix, ils se partagent la patrie en l’exploitant au maximum. Tous les moyens sont bons et on en vient à utiliser même la religion pour accéder à un poste politique ».
Premier souci. Les candidats à la présidentielle et aux législatives ont eu aussi leur part. « Ne foulez pas aux pieds la souveraineté nationale. Ne vendez pas la patrie. Que le vrai « Fihavanana » soit votre premier souci. Oui, ayez toujours le souci du bien commun. N’utilisez pas le peuple comme de simples moyens pour accéder à des postes. Parvenus à vos aspirations, le peuple devient le dernier de vos soucis. Parmi les priorités des priorités : « guérir les diverses blessures causées par les différentes crises successives ». Et de conclure que « donnons-nous la main pour bâtir l’avenir. Ne soyons pas émerveillés par les publicités, qui pourraient nous éloigner de la foi. Continuons toujours la prière pour la paix ». Notons que Jean-Louis Robinson et Hery Rajaonarimampianina ont assisté à ce culte d’hier à Amparibe.
Recueillis par Dominique R.