Avant, il n’y avait que les intellectuels de la capitale qui le célébraient à grande pompe. Désormais, ce sont toutes les régions qui se sentent concernées. Oui, il a fallu attendre 15 ans pour que les habitants des régions soient impliqués. Cela est dû aux efforts des académiciens, des écrivains et surtout des entrepreneurs culturels. La langue malgache n’est pas uniquement celle de la capitale, celle des faritra aussi sont riches en vocabulaire. « Nous avons toujours tendance à considérer que les expressions orales et écrites locales sont des parlers, ou des dialectes. Le Betsimisaraka, le sakalava composent la langue malgache. Personnellement, nous devrions les apprendre, et pourquoi pas, introduire des vocabulaires masikoro, tsimihety dans le dictionnaire Rakibolana malagasy», a fait savoir Solo Tsitariana anthropologue et linguiste. Bien que ce genre de propos soit au cœur du débat, il faut avouer tout de même que les érudits malgaches font en sorte que leurs concitoyens communiquent entre eux. De surcroît, le Ministère de la Communication et de la Culture s’est engagé, à travers sa rubrique «Ndao hianatra fitenim-paritra», littéralement « apprenons le parler des régions», pour que les Malgaches se comprennent. Relayés sur facebook, les «côtiers» se sentent concernés. « C’est un grand pas. Et j’admire beaucoup ce que font les personnels de ce département. À chaque fois que je vois des vocabulaires, antandroy et tanala par exemple, j’enregistre. C’est pour mes étudiants», a fait savoir Zaela Seheno, une professeure de malgache. Par ailleurs, les Directions Régionales de la Communication et de la Culture, en l’occurrence Anosy et DIANA, ont organisé diverses activités culturelles pour rehausser davantage la langue malgache. La langue n’est pas seulement un moyen de conversation, elle entretient une relation, assure l’unité et le fihavanana.
Iss Heridiny
