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lundi, octobre 27, 2025
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Les gardiens traditionnels : La culture avant tout

Changement radical du système : le « rafitra » est le mot du moment. Les organisateurs n’ont pas encore dévoilé la date de l’assise nationale et du dialogue régional. Les différentes entités et la société civile n’ont pas encore organisé de réunion. Pourtant, l’esquisse de cette fameuse structure organisationnelle devrait être dessinée avant l’annonce de la date.

Par ailleurs, les tenants des traditions et les adeptes des mœurs, malgré une mobilisation encore timide, proposent déjà un concept. Selon eux, l’héritage ancestral tient une place prépondérante dans la vie sociétale. La culture, pilier du développement, indique le repère. Depuis 60 ans, les Malgaches se sont inspirés du modèle occidental. En revanche, ce modèle a été mal calqué car, au fond, les citoyens restent persuadés que certaines conceptions sont diamétralement opposées à la coutume en général. Denis Tsiresy, un guérisseur de la région SAVA, approuve l’idée d’un retour à l’ordre traditionnel. « Nous avons tourné le dos aux razana au profit des croyances des vazaha. Par-dessus tout, les pratiques malgaches d’antan ont été diabolisées », a-t-il souligné.

Ce devin betsimi­saraka remarque également que ses confrères, désireux de transmettre le savoir-faire des aïeux, rencontrent des difficultés. « À l’image de nos compatriotes pasteurs, nous voulons diffuser notre message à travers les chaînes télévisées ou sur les ondes. Malheureusement, nous faisons face à l’hostilité de nombreux animateurs. » En effet, c’est le seul moyen d’informer la population des valeurs d’usage. Cette hostilité s’avère d’ailleurs naturelle. Il convient de rappeler l’attitude des Européens, entre le XVIIIᵉ et le XIXᵉ siècle, envers les autochtones. Qualifiés de « sauvages », ces derniers ont été contraints de suivre la « lumière civilisatrice ». Au fil du temps, ils ont laissé derrière eux les connaissances de leurs ascendants.

Le kolotsaina et l’ère numérique

Les gardiens coutumiers admettent toutefois le progrès technologique. Certes, la digitalisation impose ses règles. Cependant, elle peut constituer un outil idéal. « L’avènement de l’ère des NTIC est inéluctable. Nous devons donc en jouer à notre avantage », certifie l’herboriste Ikama Tsiavily. Les passionnés de littérature orale et d’histoire de Madagascar s’y mettent déjà. Des courts-métrages animés diffusés sur les réseaux sociaux sont produits par la jeune génération. Les récits d’Andriandahifotsy, de Radama Iᵉʳ, de Ranavalona Iʳᵉ, d’Andriantsoly, de Ratsimilaho ou encore de Jean René ont été réalisés récemment.

Les traditionalistes insistent surtout sur la nécessité de renforcer la compréhension entre les Malgaches, la diversité constituant une richesse. Cette compréhension favorise les échanges entre groupes ethniques. « Apprendre le rite de l’autre, c’est cela le fihavanana. Lorsque l’on connaît la coutume de la région d’Androy, un Sakalava de Boeny respectera naturellement ce rite puisqu’il en saisit le sens », ajoute Tsiresy.

En définitive, les chantres du fomba malagasy suggèrent d’inclure dans le programme scolaire l’histoire, les parlers et les usages de toutes les régions. Tel serait le grand changement tant attendu.

Iss Heridiny 

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