Le gouvernement se met en place avec la passation, aujourd’hui à la Primature, entre le sortant Dr Kolo Roger et l’entrant le Gal Ravelonarivo Jean. La présentation des membres du gouvernement n’attendra pas non plus très longtemps. Qui seront maintenus, qui seront remplacés ? Les pronostics vont bon train dans divers milieux. Le président de la République pèsera lourdement sur les propositions de nominations. Il connaît les résultats, les performances, les qualités et les défauts des ministres. Il maintiendra les ministres qui ont sa confiance et se séparera de ceux qui n’arrivent pas à le suivre dans les défis qu’il veut relever.
Les jeux sont faits
Le refus de l’alliance d’Ambodivona de reconnaître la nomination du nouveau Premier ministre n’arrange pas les choses et annonce un bras de fer politique. L’ancien président de la Transition Andry Rajoelina, qui apparaît comme le chef de file de cette alliance, a appelé la population à se dresser contre la décision. L’Alliance composée du Mapar I et des formations d’anciens candidats aux dernières élections présidentielles dont le VPM/MMM, Hiaraka isika, le parti vert et Avana/Ard, s’affirme comme la majorité à l’Assemblée nationale et revendique le droit de présenter le candidat au poste de Premier ministre. L’Exécutif ne l’entend pas de la même oreille et ne voit de majorité que la Plate-forme pour la majorité présidentielle (PMP) composée du HVM et ses députés indépendants, du TIM et Zanak’i Dada, du Mapar II et Mapar III, Hiaraka isika, du VPM/MMM 2, du GPS). Le public se perd dans la composition de ces majorités proclamées surtout que deux camps affirment détenir la majorité. Ce qui en réalité n’est pas possible. Il devient important que chaque député affiche une bonne fois pour toutes son appartenance à un camp, afin de démêler l’écheveau et permettre un recomptage, pour clarifier les rapports de force politique à l’Assemblée. Mais quoi qu’il en soit, les jeux sont faits. Le Premier ministre Jean Ravelonarivo a été nommé sur la base de l’article 54 et suivant la proposition de la majorité PMP qui a toujours prévalu à l’Assemblée nationale. Et ce, même si le combat d’arrière-garde qui s’ensuit, pour une remise en cause de la nomination, risque de creuser davantage le fossé qui sépare les deux camps politiques rivaux. Le FFKM qui a dirigé la réconciliation entre les anciens chefs d’Etat, est sollicité par des politiciens pour intervenir dans cette situation, mais la Fédération aurait fait savoir que la nomination du Premier ministre ne la concerne pas. Bref, malgré les contestations, la formation du nouveau gouvernement est en bonne voie.
Zo Rakotoseheno
