La guerre aux trafiquants de bois de rose commence à porter ses fruits au plan international. Grâce à une sensibilisation de plus en plus efficace, la coopération internationale s’intensifie autour de la protection du bois de rose. Les trafics opérés n’échappent plus à la vigilance des autorités portuaires. La défaillance rencontrée dans notre pays à cause de la corruption est comblée par une grande efficacité dans d’autres pays. Le trafic du bois de rose malgache n’arrive plus à sortir des mailles du filet international. Ces derniers temps, les saisies opérées sont spectaculaires. Elles affaiblissent davantage les trafiquants. La dernière en date est cette cargaison interceptée à Singapour équivalent à 3 000t de bois de rose. Pas plus tard que la semaine dernière, 34 conteneurs remplis de bois de rose ont été saisis au port de Mombasa Kenya. Et quelques semaines auparavant, 28 conteneurs de ce bois précieux ont été arrêtés à Colombo au Sri Lanka.
Les mailles se resserrent
Des organisations comme Environmental investigation Agency (EIA) et Kenyan Wildlife Service (KWS) sont particulièrement efficaces. Elles délivrent leurs enquêtes dans une transparence exemplaire qui fait défaut dans notre pays. C’est elles qui ont annoncé que 340 conteneurs ont été chargés à Zanzibar, que la destination finale est Hong Kong, que l’expéditeur de la cargaison est PIL Zanzibar, en Tanzanie, que l’importateur HK Trading Limited RM 601 limited Minas Plaza Ital aust Sanpokon KLN, Hong Kong. On a félicité néanmoins en conseil des ministres, la collaboration entre le CITES, les Douanes et Interpol dans l’interception de la cargaison saisie au Sri-Lanka à destination de Hong Kong. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina, s’il faut le rappeler, a déclaré le jour de son investiture que la crise des valeurs n’a jamais été aussi profonde que maintenant dans notre pays. C’est pourquoi, il fait de la lutte contre la corruption, l’une de ses principales priorités. «La corruption devient l’un des obstacles majeurs du développement général ». Des changements de responsables sont effectués dans l’administration pour que des hommes nouveaux puissent redonner confiance à la population en mettant fin aux pratiques du passé. Le président de la République veut mettre en place un Etat qui protège nos richesses naturelles. C’est dans cette optique que le ministre de l’environnement, de l’écologie et des forêts n’accepte aucune tolérance en agissant pour le renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre les trafics du bois de rose. On estime que les saisies effectuées hors de Madagascar affaibliront les trafiquants qui seront déjà pourchassés sur place. On envisage aussi de ne plus rapatrier les bois de rose saisis dans d’autres pays compte tenu du coût que cela implique pour l’Etat malgache. Ils seront inventoriés et vendus aux enchères pour le compte de Madagascar dans les pays où ils ont été saisis. C’est du moins l’un des axes de réflexion du combat contre ce fléau qui réduit à néant les forêts.
Zo Rakotoseheno
