Devant le tollé suscité par la décision interministérielle qu’il a pris, le Pouvoir a été obligé de reculer ou du moins de l’amender. La réunion, qui s’est tenue au siège du ministère de la culture et de la communication entre la ministre et des représentants des radios concernées, a abouti à un recul des autorités. L’Etat a sauvé les apparences en amenant les organes de presse audiovisuelle présents à signer une lettre d’engagement, mais sur le fond, il n’a pas perdu la face. Les radios de l’opposition qui ont boudé la réunion n’ont pris aucun engagement et les émissions de « Miara manonja » ont continué à garder leur ton critique. Cependant, dans l’ensemble, le climat dans lequel se déroule la lutte contre l’épidémie de Covid 19 est plutôt serein et toutes les forces vives sont prêtes à un front commun contre ce péril. Le reportage réalisé par France 24 sur la situation sanitaire à Madagascar a jeté un certain froid au sein de cette belle unanimité. Le constat fait par la journaliste était lucide et présente la situation actuelle avec beaucoup d’objectivité. Il a provoqué des remous au sein de l’opinion et devrait pousser nos responsables à réagir de manière positive. Tout le monde convient que la situation actuelle est très grave et requiert des efforts colossaux et il faut qu’une synergie s’opère, dépassant tous les clivages politiques ou sociaux. La question des vaccins fait presque l’unanimité et c’est dans ce contexte que l’Etat annonce l’arrivée au début du mois de mai des premières doses. Le pouvoir entend garder la haute main sur l’organisation des opérations. Les initiatives privées ne sont pas découragées, mais seront étroitement contrôlées. La vie nationale est donc suspendue à cette lutte contre l’épidémie. La virulence du variant sud-africain est en train de faire progresser le taux de positivité ce la maladie. La société malgache est particulièrement éprouvée par les deuils d qu’elle subit.
Sur le plan international, la pandémie occupe toujours les esprits, mais d’autres sujets viennent non pas la supplanter, mais montrer que le monde évolue.
L’Inde est a subi de plein fouet les effets de la pandémie. Le variant indien a provoqué une véritable hécatombe et devance le Brésil dans les statistiques macabres avec près de 300.000 morts. Les bûchers funéraires sont placés à tous les coins de rue. Les autorités sont obligées de demander l’aide internationale car les hôpitaux manquent d’oxygène. L’Allemagne, le Royaume-Uni ou le Pakistan ont tout de suite répondu positivement. Les Etats-Unis ne devaient pas être en reste.
Aux Etats-Unis, le président Joe Biden vient de clore les cent premiers jours de son mandat. Celui que Donald Trump appelait « Sleepy Joe » a été très actif durant cette période dite probatoire. Il va faire son premier discours de l’Union devant les deux chambres. Il va proposer un plan de relance de deux milliards de dollars et il souligne qu’il n’augmentera pas les impôts des classes moyennes, mais taxera plus lourdement les grandes entreprises.
C’est une véritable guerre à laquelle est confrontée Madagascar. C’est une bataille avec ses soldats et ses nombreuses victimes. La mobilisation devrait être générale, mais il y a de nombreuses failles dans le dispositif. Les jours, les semaines, voire les mois à venir, vont être durs à supporter. Il y aura encore beaucoup de souffrance à endurer et les Malgaches seront plus solidaires que jamais.
Patrice RABE