À moins de quatre mois des élections communales, selon le calendrier proposé par la CENI, certains potentiels candidats ne cachent plus leur ambition. Dans la capitale, la bataille s’annonce rude avec les noms qui circulent ces derniers temps.
Les élections communales du 6 novembre, selon le calendrier de la CENI mais qui attendent encore la validation du conseil du gouvernement, bouclera la boucle du cycle électoral qui a commencé avec la présidentielle du 19 novembre 2023, puis les législatives du 29 mai dernier. Si les deux premières suites électorales ont été marquées par la domination de la plateforme des partis au pouvoir, victoire de Andry Rajoelina à la présidentielle et de l’IRMAR aux législatives, avec les futures consultations populaires, c’est toute une autre course qui commence. Des noms, et ce ne sont pas n’importe lesquels, circulent ces dernières semaines de ceux qui veulent briguer la première magistrature de la ville des Mille. Au moins six potentiels candidats sont cités et ils viennent des deux plateformes de l’opposition : le Firaisankina et le Kolekitifa an’i Malagasy ; de la plateforme IRMAR ; mais aussi de l’AREMA.
Second souffle. Après leur contre-performance aux dernières législatives, l’opposition devrait trouver l’oiseau rare capable de conquérir la tête de la mairie d’Antananarivo, la capitale. Un mauvais casting sera irrémédiable pour cette opposition qui est à la recherche d’un second souffle. Dans le camp de la plateforme Firaisankina, la domination du parti Tiako i Madagascar à Antananarivo, au moins durant ces dix dernières années, est un paramètre à prendre en compte afin de désigner le bon poulain. Bien que le nom de l’ancien président ait été maintes fois cité comme étant le grand favori, il ne s’est jamais exprimé sur ce sujet. Le 11 juin dernier, avant son émission spéciale sur une chaîne de télévision locale, Rivo Rakotovao, selon les indiscrétions, a exprimé son ambition de porter les couleurs du Firaisankina. En tout cas, la mairie de la capitale a échappé de peu à l’opposition aux communales de 2019 avec un Rina Randriamasinoro qui a fait un score remarquable et a obtenu 45,45 % des voix, derrière Naina Andriantsitohaina, candidat de l’IRK avec ses 48,97%.
Adhésion populaire. Dans le camp du régime, les tractions ont bel et bien commencé. Deux noms se trouvent parmi les plus cités. Il s’agit, entre autres, de l’actuel président de la Délégation Spéciale de la Commune Urbaine d’Antananarivo, Richard Ramanambitana, et du Gouverneur de la région Analamanga, Hery Rasoamaromaka. Pour le premier, son passage à la tête de la mairie de Tana sera un atout ou, au contraire, un handicap pour lui. Il a mille problèmes à gérer. Des routes en mauvais état ou encore les montagnes d’ordures qui commencent à réapparaître, la candidature de Richard Ramanambitana dépendra de son bilan à la CUA. Pour Hery Rasoamaromaka, secrétaire général du parti Tanora malaGasy Vonona (TGV), cette course à la mairie de la capitale sera une revanche après sa débâcle lors de l’élection du président de la Fédération Malgache de Football en 2019 à Toleara. Gouverneur de la région Analamanga, Hery Rasoamaromaka se trouve parmi les premiers soutiens fidèles du président Andry Rajoelina, mais il est toujours à la recherche d’une adhésion populaire.
Redorer le blason. Le Kolekitifa an’ny Malagasy pourrait également prendre part à la course. L’un des deux leaders de la plateforme, à savoir Andry Raobelina et Tahina Razafinjoelina, entrera probablement en lice, au moins pour redorer le blason de cette aile de l’opposition après la gifle qu’elle a reçue aux dernières élections législatives. En tout cas, le Kolekitifa an’i Malagasy n’a pu ramasser que des miettes et connaît désormais son réel poids sur l’échiquier politique malgache.
Renaissance. Herivelona Ramanantsoa pourrait également retenter le coup après sa première expérience d’il y a 29 ans. En effet, après une longue période de traversée du désert de l’AREMA, suite aux événements du début des années 1990, entraînant la chute de la Deuxième République, Herivelona Ramanantsoa s’est présenté aux municipales de novembre 1995 dans la Capitale, permettant ainsi la renaissance de son parti et facilitant le retour de Didier Ratsiraka au pouvoir en 1997. Après 20 ans d’exil, pendant lesquels il a suivi des formations en sciences politiques auprès de l’Université de la Sorbonne puis exercé des activités civiques auprès de collectivités décentralisées en son lieu de résidence française, l’ancien ministre pourrait entrer en lice aux municipales de novembre prochain. Quoi qu’il en soit, la CENI a déjà annoncé que le décret portant convocation des électeurs sortira au plus tard le 6 août. Le Premier ministre Christian Ntsay a également déjà indiqué que les communales se tiendront, comme prévu, cette année.
Julien R.
Attendez de voir les résultats de toutes les élections auxquelles ce collectif aura pris part avant de vous prononcer sur don éventuel « poids sur l’échiquier politique malgache ».