Notre panorama de cette semaine ne saurait passer sous silence le drame survenu le 04 Août dernier à Beyrouth, la capitale du Liban. Plus d’une centaine de morts ; plus de 4 000 blessés ; des hôpitaux engorgés et la moitié de la ville de Beyrouth impactée où ne règnent que débris et désolation. Ce triste bilan serait dû à un double incident, un incendie d’abord puis surtout à la surchauffe d’un entrepôt où étaient stockées 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium, une substance qui entre dans la composition de certains engrais mais aussi d’explosifs. Porté à plus de 261°, le nitrate d’ammonium se transforme en un gaz qui, en s’explosant, provoque un souffle massif dont les détonations, cette fois-ci, ont été entendues jusqu’à l’île de Chypre située à 200 km. Ce désastre a ému le monde entier, et toutes les capitales du monde ont exprimé leur compassion mais il faut dire qu’une catastrophe du même genre n’est pas inédite. L’on se souvient de l’explosion de 300 tonnes d’ammonitrate dans l’usine AZF de Toulouse (France) le 21 septembre 2001, qui a provoqué la mort de 31 personnes ou encore, en remontant dans le temps, à l’usine BASF d’Oppau, en Allemagne où 500 personnes ont péri dans l’explosion de « milliers de tonnes de sulfate et de nitrate d’ammonium »…
Pas si loin de chez nous, en février 2002, 600 morts ont été répertoriés suite à une explosion survenue dans une armurerie d’une caserne à Lagos, au Nigéria. Et depuis, ce qui nous reste de conscience ne cesse de se demander en observant la cartographie des installations militaires dans nos principales villes. Qu’est-ce qu’il adviendrait si ces poudrières situées aujourd’hui dans les centres-villes subissaient le même sort ? Les objectifs géostratégiques lors de la pacification au lendemain de la colonisation (le 06 août 1896) importaient de les installer aux contours des centres névralgiques militairement des bourgades, naguère, devenues des mégalopoles maintenant. On ose à peine penser aux conséquences qui pourraient arriver. Avec les moyens de maintenance dont nous disposons, il est difficile de croire qu’on suive les normes qui s’imposent. Les casernes sont là (Analakely, Soanierana, Mahajanga-Be, etc.). Des poudrières potentielles à moins que les pouvoirs successifs ne les aient maintenues et les utilisent comme moyens dissuasifs de maintien de l’ordre ?
Enfin, dans le train-train des décisions tonitruantes et les valses hésitations que fait le pouvoir-Mapar, ce dernier ne cesse de commettre des bévues sans parler des sermons à l’encontre de la population, l’enjoignant de suivre à la lettre les consignes sanitaires pour les enfreindre publiquement le lendemain. Le public en général, partisan ou non, ne comprend pas que l’on n’ait pas encore une liste des nécessiteux à aider. Encore une poudrière à désamorcer !
M.Ranarivao