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mercredi, mai 28, 2025
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Les ravages de l’héroïne ou rôrô à Madagascar : Une crise qui ravage la jeunesse

Alors que l’attention médiatique semble s’être détournée, une drogue dure surnommée «rôrô » refait surface avec une ampleur inquiétante. Très accessible financièrement, elle s’infiltre dans les milieux jeunes et populaires, laissant derrière elle une génération brisée et des familles démunies. Enquête sur un fléau silencieux qui gangrène les quartiers urbains malgaches.

Passée sous silence ces derniers temps, la drogue dure connue sous l’appellation de rôrô, (nom de rue de l’héroïne) continue à faire des ravages, particulièrement parmi les jeunes, dans plusieurs quartiers de la capitale et partout, notamment, dans les grandes villes de la Grande Ile. Vendu à bas prix, parfois pour seulement 2 500 ariary la dose, ce fléau gagne du terrain, alimentant une crise sanitaire et sociale. Alors que les autorités intensifient leurs efforts, le trafic prospère, révélant les failles d’un système confronté à la corruption et à la pauvreté. Plongée dans une crise qui menace l’avenir de la Grande Île.

Madagascar, plaque tournante du trafic

Madagascar, avec ses 5 800 km de côtes poreuses et sa position stratégique dans l’océan Indien, est devenue une plaque tournante pour le trafic de drogues dures. Selon un rapport de RFI, l’île sert de point de transit sur la « Route du Sud », reliant l’Asie du Sud-Est à l’Afrique. L’héroïne, comme le rôrô, arrive souvent par des réseaux internationaux, contrôlés par un petit nombre de trafiquants non malgaches, principalement originaires d’autres pays africains. La corruption aggrave la situation. «Certains hauts fonctionnaires ferment les yeux ou soutiennent les réseaux, ce qui rend la lutte difficile », confie un officier impliqué dans des opérations anti-drogue. En 2024, 1,6 kg d’héroïne ont été saisis à Itaosy, avec l’arrestation de cinq trafiquants étrangers. Malgré ces saisies, le trafic continue de prospérer.

Une drogue accessible et dévastatrice

Le Rôrô est une substance opioïde dérivée de l’opium, connue pour son fort potentiel addictif. Consommée par injection, inhalation ou sniffage, elle est vendue dans de petits sachets de cellophane, souvent à des prix dérisoires, entre 2 500 et 10 000 ariary. Cette accessibilité en fait une drogue de choix pour les adolescents et les jeunes adultes, qui y voient une évasion temporaire face à la pauvreté et au manque d’opportunités. « Le rôrô, c’est comme des petits biscuits dans la rue. On le trouve partout, et les jeunes tombent dedans sans réaliser le danger », explique un travailleur social d’Antananarivo, sous couvert d’anonymat. Selon une site d’information quotidienne de la Grande Ile, la consommation d’héroïne a explosé ces dernières années, avec des cas de surdoses et d’infections liées à l’injection, comme le VIH, en hausse.

Une jeunesse en danger

Le rôrô ne se contente pas de détruire des vies ; il alimente l’insécurité. Les consommateurs, souvent poussés par l’addiction, se tournent vers le vol ou la violence pour financer leur prochaine dose. « On voit des jeunes qui volent leurs familles ou attaquent des passants …», déplore une habitante d’Ambohidratrimo, où 21 personnes ont été arrêtées récemment pour trafic ou consommation. Les forces de l’ordre mènent des opérations régulières, saisissant des quantités de cette drogue dévastatrice et arrêtant consommateurs et dealers. Plusieurs jeunes toxicomanes ont été interpellés avec des seringues et du matériel de consommation. Cependant, ces efforts semblent insuffisants face à l’ampleur du problème.

Le rôrô est plus qu’une drogue : c’est un symptôme des défis profonds auxquels Madagascar fait face, de la pauvreté à la faiblesse de la gouvernance. Alors que les autorités et la société civile tentent de répondre à la crise, le temps presse. Sans une action concertée, cette drogue risque de continuer à ravager la jeunesse et à fragiliser l’île.

Récemment à Tamatave…

La nouvelle a défrayé la chronique avant d’exploser les réseaux sociaux. Un jeune, sous l’addiction du rôrô, s’est vu les muscles de ses avant-bras flétrir sous sa peau. Il n’a plus supporté les piqûres de drogue. Il suit un traitement médical intensif sans savoir s’il regagnera sa motricité…

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