
Les passionnés et les spécialistes en histoire ne cessent, chaque année, de rappeler à leurs concitoyens l’importance des épisodes, des conjonctures ainsi que des périodes que leurs aïeux ont traversées. L’avènement de la technologie et les réseaux sociaux a, par ailleurs, facilité cette tâche. Ces patriotes sont-ils réellement intéressés par l’histoire de leur pays ? Une petite enquête a été réalisée dans les rues d’Antsiranana. « Suivez-vous les pages publiant des histoires de Madagascar sur Facebook ? », « Êtes-vous intéressés ? ». Ces questions ont été posées à plus de 30 personnes, âgées entre 15 et 45 ans. Résultat : 17 n’ont jamais eu la curiosité de voir même un seul mini-documentaire concernant Madagascar. 8 sont captivées par des informations se déroulant à l’extérieur alors que les 5 dernières visionnent, si besoin. Et quand on leur demande pourquoi, l’histoire de Madagascar semble trop terne à leur goût. Mais, ce désintérêt pour l’histoire n’est pas universel !
Les enseignants de cette discipline essayent de mettre les étudiants à l’aise. « Mais le problème, c’est l’histoire même qui pose problème », a constaté l’instituteur Reynold Zandry. De surcroît, les histoires régionales figurent rarement dans les livres scolaires. De ce fait, les élèves ne s’identifient pas à travers tout ce qu’ils lisent. Par exemple, lors de la Fête de l’indépendance, les écoliers d’Ankarabe se souviennent davantage des propos d’Andrianampoinimerina, « la mer est la limite de mon royaume », que du déroulement de la guerre à Marotaolaña. Toutefois, les historiens des régions commencent à partager ce qui s’est vraiment passé dans leur localité… C’est déjà quelque chose. Apprendre le passé nécessite une volonté. Ceci dit, il y a encore des efforts à fournir.
Iss Heridiny
C’est un réel problème d’éducation.