L’anéantissement de l’ancienne Vohémar divise les chercheurs. Ainsi, si on met habituellement sur le compte des Portugais la destruction de l’ancienne Vohémar Islamique, on admet aussi que la vieille cité aurait pu être tout simplement détruite et ravagée par un des violents cyclones, fléaux de la côte est, ou encore par une succession de météores comme il nous arrive encore d’en connaître de nos jours. Nicolas Mayeur note en tout cas qu’en 1774, les habitants faisaient allusion à une destruction par cataclysme naturel : « On voit un peu avant d’arriver dans le sud de Voyemare les restes de deux bâtiments en pierres de forme carrée, lesquels paraissent anciens. Ces monuments ne sont pas l’ouvrage des gens du pays, aussi est-il de tradition chez eux qu’ils ont été bâtis par des blancs qui habitèrent autrefois cette partie de l’île. Il y avait alors selon eux, une pointe de terre qui s’étendait fort au large et formait un port très beau, très spacieux, très sûr, où les vaisseaux étaient parfaitement à l’abri. Mais un fort ouragan ayant submergé la pointe, le port se trouva détruit et bientôt comblé; une suite naturelle de ce désastre fut l’abandon de l’établissement et la retraite des blancs » (Mayeur). C’est Philippe Oberlé qui cite ce texte apportant un autre témoignage sur la disparition de l’ancienne Vohémar, une ville qui aurait été bâtie par des Maures…
+S.J