
Dans l’ombre de par la nature même de son poste de coach national, Aimé Michel Rakotoniaina est une des figures incontournables de la lutte malgache. Les gens connaissent plutôt le directeur technique national, Liva Ranaivoson, mais, entre eux, pas le moindre problème de cohabitation mais une vraie complémentarité. Le DTN est dans la lumière. L’autre n’a pas sur ses épaules des poussières d’étoiles mais il est un rouage essentiel qui forme et coache la relève et les futures stars de la discipline.
Sportif multidisciplinaire. La lutte ’est la discipline où il est resté plus de 30 ans. Aimé Michel Rakotoniaina a gravi tous les échelons en partant de simple combattant puis sociétaire de l’équipe nationale avant de devenir actuellement coach national. La lutte, il l’a connue très jeune au sein de l’école FTF7 à Antanimora. « J’ai commencé la lutte en 1982 où j’ai évolué en tant que combattant jusqu’en 2010 », a-t-il expliqué. Après avoir fait ses premiers pas au sein de l’école de lutte à Antanimora avec la Justice et d’Administration pénitentiaire, il a rejoint les rangs du Cosfa de 1985 en 1992, puis, il a évolué au sein du club CCTA Antohomadinika (1192-1995) avant d’atterrir au COSPN en 1995 où il reste fidèle jusqu’à ce jour. « Tout petit, j’ai pratiqué plusieurs sports entre autres le rugby avec le Stade Olympique de l’Emyrne (SOE) pendant 4 ans et le JST d’Ambondrona. J’ai tâté aussi le judo au sein du club de l’ASAM dans les années 90. Parmi ces nombreuses disciplines, c’est la lutte qui m’a attiré le plus », a-t-il fait savoir. Depuis la catégorie junior, il a raflé les titres de champion de Madagascar à plusieurs reprises. Des sacres qui lui ont valu la sélection au sein de l’équipe nationale lors des échéances internationales majeures à savoir les Jeux des Iles et les Jeux Africains. En 1999, il a participé aux Jeux Africains de Johannesburg chez les moins de 57 kg. Aimé a échoué au pied du podium.
Coach national. Sa reconversion en tant que coach était le fruit du hasard. « Après la mort du feu Bolo, j’ai été appelé pour coacher. Mon avantage c’est que j’étais un ancien combattant ayant été formé dans une école et sociétaire de l’équipe nationale pendant des années », a expliqué le coach national. Pour mettre à jour ses compétences, il a participé aux nombreux stages sous l’égide de la CONFEJES et de la CJSOI. Tout récemment, il a participé au camp d’entraînement en vue des Jeux de la Francophonie à Abidjan. Depuis 2010, il a été promu coach national avec l’élection de Mamitiana Raveloson à la tête de la fédération. Parmi ses protégés figure Emma Rasoanantenaina qui a remporté la médaille d’argent aux Jeux de la Francophonie. « Emma, je l’ai prise en main depuis 2015 au sein du projet Sport-étude à l’Académie Nationale des Sports (ANS) à Ampefiloha. Dès notre arrivée à Abidjan, j’ai souvent dit à nos combattants que nous allons rentrer au pays avec des médailles, mais, l’on ignore encore la couleur ». Pourtant, il déplore le manque de combativité chez la nouvelle génération. « Je me souviens bien à notre époque, j’ai été sacré champion de Madagascar et présélectionné au sein de l’équipe nationale. Pour la sélection finale, on a fait plusieurs tests, mais, je trébuche souvent au dernier combat qualificatif. Les combattants d’aujourd’hui ont tendance à lâcher prise et ne pas se battre jusqu’au bout ». Pour lui, un entraîneur n’est pas seulement un technicien, mais avant tout c’est un éducateur qui devrait avoir de l’humilité. Le prochain objectif pour l’équipe actuellement est la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.
T.H