Les Malgaches sont doués en pétanque. C’est un fait reconnu dans le monde entier. Mais ce que les passionnés de cette discipline ignorent, c’est qu’avant d’en arriver là, il fallait passer par ce passage obligé des boulistes malgaches qui débutent avec le jeu de… « kapoaka », les boîtes de conserve et plus spécialement celles du lait concentré plus facilement transformables en… boules avec un rembourrage avec du sable.
Et Faly Rajaonosoa n’échappe pas à la règle. Il a débuté aux… « kapoaka » alors qu’il avait à peine sept ans. Comme tout le monde. Surtout que les boules, les vraies, coûtent toute une fortune pour l’écrasante majorité des jeunes malgaches. Mais à la différence des autres garçons de son âge, Faly Rajaonosoa avoue s’être imprégné des règles régissant la pétanque dans un livre intitulé « Les Codes des Jeux ». Autrement dit, il savait déjà qu’il allait se lancer dans la grande aventure. Et quelle aventure !
Matériel approprié. Cette enfance « ordinaire » fait aujourd’hui ressortir un homme comblé. En effet, grâce à son statut de revendeur de la marque Obut à Madagascar, il est en mesure de subvenir à ses besoins immédiats. Du coup, il entend prendre les taureaux par les cornes en fournissant du matériel approprié avec des vraies boules Obut aux jeunes de son quartier d’Ambatomainty où il a réussi à convaincre le « fokontany » pour y ériger un vrai boulodrome.
Tant qu’à faire, autant le faire dans le respect des normes pour que nos pensionnaires s’habituent aux compétitions officielles, explique-t-il avec cette mine épanouie, car ce nouveau boulodrome lui permet aujourd’hui d’élargir son école à 70 jeunes de sept à 14 ans pour les initier à la pétanque.
Vice-champion du monde. « La pétanque est une discipline dans laquelle les Malgaches excellent, car ils sont doués de nature d’où ma conviction à encadrer les jeunes et de réveiller en eux ce talent inné propre aux Malgaches », explique celui qui fut déjà champion de Madagascar en tête à tête en 2005 avant de devenir vice-champion malgache en triplette en 2012.
C’est dire le talent de ce jeune père de deux enfants qui a choisi de faire l’encadrement des jeunes boulistes sa priorité. Et il n’est pas à son premier coup, car il faisait déjà partie du staff technique de la fédération lors du championnat du monde junior de 2013 en France, plus précisément à Montauban, d’où ils rentraient avec la médaille d’argent au coup. Un titre de vice-champion du monde qui conforte encore plus la conviction de Faly Rajaonosoa d’aller de l’avant pour fabriquer des futurs champions. A moins que ce ne soit pas déjà fait, car ce n’est pas un secret pour personne que les pensionnaires de l’école de Faly Rajaonosoa font partie des meilleurs du moment. C’est tout simplement parce qu’ils sont à… bonne école.
Clément RABARY