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lundi, mai 12, 2025
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Les travailleurs de l’ombre : Malama, l’homme des situations difficiles

Malama, de son vrai nom Joharinirina Rakotomalala, s’entend très bien avec l’équipe féminine malgache qu’il aimerait bien conduire jusqu’à une phase finale de la CAN

Joueur moyen tant pour ses débuts au Stade Olympique de l’Emyrne en 1987, une équipe de la 2e division, qu’au FC Fobar qui lui a permis de goûter à cette joie des joutes africaines, Joharinirina Rakotomalala que tout le monde surnommait Malama en raison de ses cheveux longs et lisses, n’a véritablement trouvé sa voie qu’une fois qu’il est devenu entraîneur. Il en parle et revit ses plus beaux moments avec une fierté non feinte.

Midi Madagasikara : Vous vous êtes fait connaître sur le tard après être devenu entraîneur. Qu’est-ce qui vous a marqué le plus dans votre carrière naissante ?

Joharinirina Rakotomalala : « J’ai vécu des moments formidables en tant qu’entraîneur mais le plus marquant reste cet exploit du match retour de l’équipe nationale féminine où nous avons ramené une victoire de 1 à 0 au Botswana alors qu’on se faisait battre à l’aller au stade de Mahamasina par 3 à 1.

A l’issue de la défaite de Mahamasina, la Fédération a fait appel à moi et à mon ami Bruno pour prendre les commandes mais la victoire de 1 à 0 fut malheureusement insuffisante pour aller au tour suivant. Mais même si nous avions échoué, cela s’est enchaîné avec l’équipe nationale aux Jeux des Iles où nous avons été battus en finale par les Réunionnaises renforcées par des professionnelles évoluant dans le championnat français. Une défaite dont nous n’avons pas à rougir et qui me sert aujourd’hui à motiver davantage mes joueuses car en parlant du haut niveau, on est encore loin de la coupe aux lèvres. »

Midi Madagasikara : Mais bien avant d’être en équipe nationale, vous avez déjà entraîné des équipes féminines ?

J.R. : « Evidemment que oui. Et avec un brin de réussite car si le maire de Sabotsy Namehana, Avotra Andriamosa, m’a sollicité pour prendre en main son équipe pour le titre tananarivien, nous avons fait mieux dès la première année, en 2014, en s’offrant le titre pas celui de Tana mais de Madagascar. Sabotsy Namehana a été par la suite champion de Mada à Fianarantsoa en 2015 puis à Mahajanga en 2016. »

Johary Rakotomalala (débout et 2e à partir de la gauche) est facilement reconnaissable par sa coupe de cheveux à la Mario Kempes.

Midi : Qu’est-ce qui manque au football malgache pour pouvoir tenir tête aux meilleures formations africaines ?

J.R. : « Pas grand-chose sinon un calendrier de compétitions plus fourni et des matches internationaux pour pouvoir prétendre faire jeu égal avec la Zambie ou le Nigeria. Sur le plan Océan Indien par contre, Madagascar se trouve loin devant et que même La Réunion reste à notre portée. L’handicap n’est pas tellement l’encadrement mais la taille car la morphologie des joueuses malgaches souffre de la comparaison avec les Africaines. Ceci dit, je peux vous dire que Sophie Farafanirina, pour peu qu’elle consente à intensifier sa préparation physique, a sa place dans un club européen. Il faudrait donc lui donner l’occasion de s’épanouir même avec un encadrement malgache. »

Midi : Mais est-ce que vous vous sentez de taille à qualifier l’actuelle équipe féminine à la CAN ?

J.R. : « Pour tout vous dire, je me sens à l’aise avec les filles qui sont très réceptives. Comme j’ai deux filles, je pense que tout s’explique. C’est très différent avec les hommes avec qui il faut plus de rigueur. C’était le cas quand j’étais entraîneur-joueur de Fanilo Soavimasoandro en 2005 puis au Japan Actuels, deux années plus tard. J’ai ensuite encadré l’AS Adema de 2010 à 2013 avant de m’installer à Sabotsy Namehana où je prends en main les seniors de la Ligue 1 d’Analamanga et les filles. »

Midi Madagasikara : Un mot sur votre carrière de footballeur ?

J.R. : « Pas grand-chose à dire car après mes débuts en 2e division avec le SOE, je suis passé dans les rangs de l’équipe de l’Alliance Française puis du PNUD en 1992 et le FC Fobar qui a participé à la Coupe d’Afrique des coupes en 1996. J’ai décroché ensuite en 2005 avec le Fanilo Soavimasoandro où nous sommes tout de même parvenus à se hisser jusqu’en quart de finale de la Coupe de Madagascar. »

Midi Madagasikara : Et dans votre vie de footballeur, vous n’avez pas d’idole ?

J.R. : « J’en avais deux. L’Argentin Mario Kempes et Augustin Baovola Andriamiharinosy. Et ce n’était pas un hasard car non seulement j’aime bien ce qu’ils font sur le terrain mais également leur look avec des cheveux longs et lisses. J’ai d’ailleurs porté la même coiffure et cela m’a valu le surnom de Malama avec lequel tout le monde m’appelle. »

Propos recueillis par

Clément RABARY

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