On a tiré à boulets rouges sur lui récemment, car c’était lui l’arbitre central du match GNVB CNaPS. Qui est ce travailleur de l’ombre qui ose essuyer les quolibets et parler devant tout le monde ? « J’ai toujours eu mon franc-parler et on me blâme pour cela, dans le domaine du sport en général et en volley en particulier. On m’appelle rarement pour discuter de volleyball. La fédération d’avant m’a carrément pris en grippe. Pourtant, j’ ai dit clairementaux membres de la fédération que c’est une question de principe et non une question de personne, mais ils confondent toujours »
« Je suis un sportif avant tout » nous répond Mamy Andriamamonjy ou Ratrà. Il a joué au basket avec le club de JSM, ou Jeunesse Sportive de Mahamasina. « J’ai fait aussi des études d’EPS à l’Université d’Antananarivo ». Bon joueur de volley-ball comme de handball, il a été champion de Tana en 2e série avec l’UJC et champion interfacultés. Dans les rencontres inter universités, ils ont été champions avant d’aller à Naïrobi. Il a aussi joué avec l’ASE handball et était devenu champion de Tana en battant Saint- Michel à l’époque. «J’ai été affecté à Fianarantsoa et là, j’ai été entraîneur de volley-ball avec le lycée Raherivelo Ramamonjy et entraîneur de handball avec le VIF. En volley, mon équipe a été championne de Fianarantsoa tandis que le handball est arrivé champion de Madagascar. C’était en 1985 ».
Ici entre l’ère de volley-ball pour cet arbitre : « J’ai suivi une formation d’entraîneur niveau 1 de la FIVB associée à une formation d’arbitre de volley-ball en 1987. Ensuite, j’ai continué avec une formation d’entraîneur FIVB niveau 2 en 1991 ». Il a occupé aussi le poste de Conseiller Technique Régional ou CTR de Fianarantsoa de 1987 à 1995. Ayant le volley-ball dans le sang, le voici qui crée quatre écoles de volley à Fianarantsoa avant de revenir sur Tana en 1995. Depuis, d’arbitre, il est devenu instructeur national en 2010. « Le volley a été mon choix car mon mémoire de recherche s’est basé là- dessus. J’ai étudié le volley en tant qu’étudiant, en tant qu’arbitre, entraîneur et je continue. La vulgarisation est un mot clé »
Selon lui, « le niveau d’arbitrage est un peu flou en ce moment, car la fédération n’a pas confiance aux instructeurs nationaux alors que les arbitres étrangers sont convaincus de notre savoir-faire. Je ne suis pas un arbitre international et pourtant, lors des grandes rencontres chez nous, les arbitres étrangers me font confiance pour officier les matches importants tels que les phases finales. Nous essayons de rehausser le niveau de l’arbitrage par le biais des recyclages ».
Ce qui ne va pas dans le volley ? « C’est qu’il y a un peu de népotisme et dans la fédération et dans le niveau comité technique. Il faudrait mettre la bonne personne à la bonne place et la crédibilité de la FMVB sera sur de bonnes routes. La solution c’est de conscientiser les anciens férus de la discipline et de faire table rase pour recommencer à zéro la politique de la relève, de la vulgarisation et de la promotion de cette discipline qui nous est chère ».
A lui de continuer qu’il faut la bonne personne à la bonne place, qu’il faut avoir de l’abnégation pour réaliser ce que les passionnés de la discipline veulent avoir, à savoir rehausser le niveau du volleyball malgache. « Ce que les gens ne savent pas, c’est que les politiciens passent, mais les techniciens restent toujours ».
Anny Andrianaivonirina