
Pour sa reconversion, Me Shalim comme tout le monde l’appelle, s’ est tourné vers les enfants en difficulté. Ces enfants de la rue à qui il apprend tout pour qu’ils aient un corps sain dans un esprit sain.
Le Prince Rainier. Bien connu dans le monde du judo quand il faisait partie de la fédération malgache de l’ère Joël Ralaimaro, il était à la tête de la délégation victorieuse des Jeux de l’Océan Indien. Il faisait aussi partie du comité d’organisation des Jeux de la Francophonie où il était en charge du judo. Un événement gravé dans sa mémoire car lui ayant permis de rencontrer le prince Albert Rainier de Monaco.
Shalim conduisait également l’équipe nationale de judo lors d’une tournée en Afrique du Sud. Une suite logique de sa carrière de compétiteur pour celui qui a débuté le judo à 8 ans pour ensuite monopoliser les titres de champion des catégories minimes et cadets de la Zone Sud. Il était moins chanceux au niveau national à l’âge adulte car il s’est trouvé en face d’une génération de surdoués chez les moins de 78 kg avec Jean Jacques Rakotomalala pour ne citer que celui qui était aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992.
25 ans plus tard, Shalim Sheraly Shermad a encore tout pour plaire mais modeste comme il l’est, il a choisi d’aider les enfants à trouver une raison de vivre par la pratique sportive.
Ceinture noire 4e Dan en judo, 1er Dan en aïkido et en karaté, Me Shalim n’impose jamais son choix aux enfants. « Je les oriente vers les disciplines qui conviennent à leur aptitude car l’essentiel repose sur leur éducation pour qu’ils deviennent des citoyens responsables« , confie Shalim avec une pointe de regret.
Un autre judo in school. Tout simplement parce qu’il veut en faire plus mais son projet « Judo in school » reste en stand-by. Une issue presque logique car son « judo in school » est bien différent de celui du Japonais Akira Kai qui intervient au niveau des scolaires car celui de Shalim vise les enfants de la rue, les nécessiteux pour tout dire à qui il entend redonner espoir.
Aider ceux qui en ont besoin reste d’ailleurs la devise de cet homme au grand cœur. Et c’est ce qui règle sa vie. Son hôtel à Toliara, le Al Shame, en est la parfaite illustration avec des tarifs qui n’ont pas changé depuis des lustres. « Si cela peut aider, je ne m’en formalise pas« , concède-t il avec un sourire en coin. Par contre et pour les gens fortunés, Shalim les envoie à Anakao, cet endroit paradisiaque qui fait partie de son nouveau défi de marier le sport et le tourisme.
Intarissable sur le sujet, Shalim prévoit de développer le concept avec tous les sports de plage tout en incluant, en bon sudiste, le « ringa », cette lutte traditionnelle du deep south malgache qu’il apprécie sans doute parce qu’elle a des similitudes avec le judo ou tout au moins en plus libre car elle n’a pratiquement pas de limite. Mais il l’avoue que c’est un des moyens de toucher la corde sensible des enfants de la rue. Ceux-là même à qui Shalim entend consacrer toute sa vie. Et c’est presque une obsession mais il a toujours été comme ça. Donner sans espérer recevoir en retour. Sacré Shalim !
Clément RABARY