Hier, inconsolables éplorés de la disparition de celui qu’ils prétendent être leur mentor voilà qu’une semaine après sa mise en terre ils l’exhument à des fins inavouées politiques. On ne se dispute pas avec les morts dit-on, mais on utilise bien leurs mémoires dans les combats d’entre les vivants. Ils se révèlent maintenant les vautours et les charognards prompts à croquer les moindres héritages politiques laissés de son vivant. En passant, ils oublient ou tentent de faire taire leurs trahisons et leurs pièges tendus il n’y a pas si longtemps. Il ne s’est pas empêché, tout seul, de son propre gré tout de même. Pour faire amende honorable de leurs actes passés, ils surfent sur les crêtes des déferlantes et espèrent profiter d’un éventuel tsunami politique. Que ne sont-ils pas capables de faire ? A commencer par l’étalage d’hommages émus en n’oubliant pas de se prévaloir d’être des plus proches des proches. Puis ils ont déjà pratiqué une autopsie pour expliquer le décès n’hésitant pas à livrer les noms des véritables responsables de cette mort devenue « assassinat ». Mais ils oublient qu’entre vautours, charognards et corbeaux il n’y a jamais d’entente, au contraire, à mesure que la dépouille de leur proie s’amenuise, la guerre va aller en s’intensifiant.
« Je pardonne mais je n’oublie pas » disait Zafy Albert à ses enfants prodigues égarés dans les mirages du champ politique, mais ces derniers n’en ont cure de cette indulgence généreuse, les voilà qui remettent leurs fourberies. Qu’ils sachent que leurs empoisonnements à doses homéopathiques lui ont fait plus de mal au cœur que sa crise cardiaque.
Vendue ou non la Villa Elizabeth, dont le couple présidentiel solidairement, a de droit, la jouissance jusqu’à leur mort, on saura tôt ou tard la vérité. Mais sa famille s’inquiète, à juste titre, que de sources non autorisées n’exploitent son nom et n’entraîne une deuxième mort après la sainte alliance populaire dont il a fait l’objet (Vox populi, vox dei !). Ainsi, dorénavant, elle seule, sera autorisée à parler au nom de la mémoire de Zafy Albert. Vous voilà prévenus usurpateurs adeptes du « Il n’y a pas d’amitiés en politique mais seulement des intérêts communs » ou du « Vivant, il sert, mort on s’en sert» comme unique leitmotiv. Seuls, en effet, les vrais irréductibles fidèles font preuve de silence, montrant ainsi le vrai sens de leur noblesse d’esprit tandis que les autres…
M.Ranarivao