Le constat n’est pas nouveau : les zones humides, berceaux de la diversité biologique, sont en déclin, menaçant la biodiversité pourtant essentielle pour la survie de l’humanité.
6% des terres immergées sont constitués de zones humides. Un milieu abritant une biodiversité particulièrement riche, composée d’une multitude d’espèces faunistiques et floristiques, et offrant des services essentiels aux humains. Les zones humides sont pourtant en déclin, mettant en péril la biodiversité qu’elles abritent. Ce dimanche 2 février, Journée mondiale des zones humides, représente une nouvelle occasion d’aborder la question. Cette année en effet, le thème choisi à l’international est « Zones humides et biodiversité ». 2020 marquant par ailleurs la fin de la décennie des Nations Unies pour la biodiversité (2010-2020).
Dégradation. Pour Madagascar, la célébration se fera ce jour, 31 janvier 2020, au Parc Tsarasaotra, une zone humide classée site Ramsar en 2005. Cette zone humide d’importance internationale, située à moins de 5 kilomètres du centre-ville d’Antananarivo, se trouve ainsi en pleine zone urbanisée. Il s’agit de l’unique site Ramsar privé du pays. Pour cette journée, ce site sera le lieu d’échanges et d’animations, avec comme principales préoccupations la préservation et l’utilisation durable des zones humides face à leur déclin. La dégradation des zones humide est en effet un phénomène généralisé à travers le monde, en raison du changement climatique, de l’urbanisation, ou encore de la prolifération d’espèces invasives, mais également des pratiques agricoles défavorables aux milieux humides. Faut-il rappeler que la disparition des milieux humides est trois fois plus rapide que la déforestation : 87% des zones humides existantes au XVIIIe siècle avaient disparu deux siècles plus tard, dont la moitié rien qu’au XXe siècle.
Zone exceptionnelle. Pour Madagascar, le choix du Parc Tsarasaotra n’est pas anodin. Outre sa situation géographique exceptionnelle, ses caractéristiques font de cette zone humide le symbole d’une importante diversité biologique. Ce lac privé, sis à Alarobia-Soavimasoandro, abrite 14 espèces et sous-espèces endémiques d’oiseaux d’eaux, dont trois sont menacées, notamment le canard de Meller (Anas melleri), classé en « danger », et le Grèbe malgache (Tachybaptus pelzelnii), classé « vulnérable ». Par ailleurs, ce lac est le seul site connu, sur les Hauts-Plateaux de Madagascar, abritant la plus importante concentration de hérons crabiers de Madagascar (Ardeola idae), classés en « danger ».
Le lac et l’étendue environnante sont la propriété de la famille Ranarivelo. Emile Ranarivelo en a fait l’acquisition en 1896 auprès d’un héritier du Premier ministre Rainilaiarivony quand il fut exilé en Algérie. Le Parc Tsarasaotra s’étale sur plus d’une vingtaine d’hectares dont un lac d’environ 10 hectares. Le site abrite également une variété d’espèces végétales, notamment l’eucalyptus et le Cyperus, ainsi que le camphrier, le lilas de Perse, ou encore le Jacaranda Flamboyant bleu. On notera également la présence de diverses espèces d’arbres tropicaux à fruits comestibles, tels le jamelonier et le manguier. Autant d’espèces à (re)découvrir ce jour à Tsarasaotra.
Hanitra R.