Le FMI manifeste encore sa réticence à débloquer les fonds qu’elle destine à Madagascar. Ceux qui nous gouvernent ont pourtant à plusieurs reprises fait miroiter l’arrivée de cette manne qui est vitale pour le fonctionnement de nos institutions. Le régime n’a pour l’instant pas réussi à lui démontrer qu’il a assaini ses finances et qu’il applique les règles d’une véritable orthodoxie financière. Les recommandations qu’il a faites ont été acceptées, mais n’ont pas été suivies d’effet. Certaines mauvaises pratiques ont toujours cours et ne rassurent pas les investisseurs potentiels.
L’espoir d’un déblocage de crédits très ténu en 2016
La réticence, pour ne pas dire la mauvaise volonté, manifestée par certains secteurs de l’administration à freiner la corruption est une des causes de l’avis défavorable de cette institution internationale. Le redressement de sociétés comme Air Madagascar ou la Jirama n’a jusqu’à présent amené aucun résultat probant. La nomination d’un directeur général étranger à la tête de la société aérienne nationale n’a pas provoqué l’électrochoc nécessaire, les pertes financières enregistrées par la compagnie étant toujours aussi colossales. Le partenariat conclu avec Symbione Power pour la remise en état de la centrale de Mandroseza n’a pas encore porté ses fruits. La remise en état des générateurs enregistre un certain retard et la promesse de maintenir un prix du KWH à un niveau raisonnable ne pourra être honorée qu’à coups de subventions. C’est donc de manière tout à fait normale que l’Etat a augmenté ces dernières, la faisant passer de 250 à 300 milliards d’ariary en cette année 2016. Et ce contre l’avis du FMI. L’Etat a préféré ignorer les recommandations du FMI pour ne pas léser les consommateurs malgaches. Dans ce cas, il s’agit d’une nécessité que l’on ne peut pas ignorer, mais l’effet est absolument désastreux auprès des bailleurs de fonds institutionnels. L’ambassadeur du Japon interviewé par un de nos confrères a affirmé que son pays avait besoin du feu vert du FMI pour allouer au pays les crédits prévus. Le réalisme nous fait dire que l’espoir de voir la situation s’éclaircir en 2016 s’amenuise de jour en jour.
Patrice RABE