Trois jours après l’annonce par tous les médias de la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle, le silence de Donald Trump est, particulièrement, assourdissant. Le président matamore a cessé de publier ses tweets intempestifs et préfère jouer la discrétion. Le discours rassembleur du président qui n’est pas encore officiellement élu lui a coupé l’herbe sous le pied. Il laisse à ses partisans le soin de porter la contestation dans la rue, mais on a l’impression d’avoir un lutteur étourdi.
L’espoir d’une transition consensuelle
Tout le monde s’interroge sur la suite que Donald Trump donnera aux encouragements de ses supporteurs. Le fougueux Donald Trump est sur le point de rendre les armes. Les recours déposés par ses avocats se sont multipliés ces derniers jours et on a l’impression que Trump et ses partisans mènent un combat d’arrière garde. Dans le camp républicain, de plus en plus de ténors admettent la victoire de Joe Biden. Celui qui se moquait de son adversaire et le traitait de « looser » est maintenant dans la position inconfortable du vaincu. Ceux qui l’avaient soutenu n’ont plus aucune certitude. Ils commencent à reconnaître que leur champion a perdu de sa superbe. Une page est tournée et la démocratie américaine est sortie gagnante. Mais tous les observateurs se demandent quelle attitude le président sortant va adopter dans les deux mois à venir. Sera-t-il un Donald Trump raisonnable ou un mauvais perdant avide de revanche ? Les équipes des deux camps se sont rencontrées et travaillent de concert pour préparer les dossiers à venir. En principe, il ne devrait pas y avoir de gros problèmes dans la conduite de la nation. Jusqu’au 20 janvier, date de la prise de fonction officielle du nouveau président, le pays se trouvera dans une période de transition. Il reste à savoir si celui qui a été battu jouera le jeu et ne perturbera pas le bon fonctionnement des institutions.
Patrice RABE