La reconnaissance de l’Etat palestinien par les pays occidentaux gagne de plus en plus d’ampleur et l’isolement de l’Etat hébreu dans sa poursuite de la guerre à Gaza le met dans une position inconfortable sur le plan international. Le Premier ministre canadien a annoncé que son pays avait l’intention de s’engager dans la voie de la reconnaissance de deux Etats, en septembre, à l’ONU. L’Allemagne s’interroge sur son soutien à Israël. L’évolution des positions des pays européens est visible et on sent que le soutien inconditionnel dont jouit le pays n’est plus aussi évident qu’auparavant.
L’état hébreu de plus en plus isolé
L’arrivée de l’aide humanitaire à Gaza se fait petit à petit. Les largages de vivres et de médicaments sont organisés par les Jordaniens et les Britanniques. Ces colis n’arrivent cependant pas à satisfaire les besoins d’une population souffrant de famine. Les images montrent des personnes décharnées se ruant sur des sacs de farine et se battant pour les récupérer. Cette réalité, qui ne peut pas être masquée, émeut profondément l’opinion publique. Les dirigeants des pays qui, jusqu’à présent, ne réagissaient pas, commencent à infléchir leur position. Le président Emmanuel Macron qui avait émis l’idée de reconnaître un Etat palestinien a fini par s’y engager publiquement. Son annonce de le faire en septembre a provoqué des protestations du gouvernement israélien. On le lui avait vertement reproché. Mais la déclaration du ministre des affaires étrangères du Royaume Uni va dans le sens des Français. Hier, le premier ministre canadien a, lui aussi, déclaré solennellement son intention de faire de même. « Le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable ”, s’en est-il ému. En Belgique, le parti flamand est en train de faire pression pour que le gouvernement s’engage dans cette voie. En Allemagne, on commence à sentir un certain infléchissement.
Patrice RABE