- Publicité -
dimanche, juillet 6, 2025
AccueilPolitiqueLettres de lecteurs : L'Afrique en quête de paix et de sécurité

Lettres de lecteurs : L’Afrique en quête de paix et de sécurité

L’Afrique a tourné la page du colonialisme et de l’apartheid, mais n’arrive pas à construire un État républicain stable et démocratique. Si dans les années 60, l’Amérique latine était la terre des révolutions de caserne, depuis ces 30 dernières années, l’Afrique est devenue le terrain des coups d’État militaires et des mouvements de rue violents. L’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), transformée en Union Africaine (UA) en 2002, ayant pris la mesure de ce fléau, a mis en place un Conseil de Paix et de Sécurité (CPS), compte tenu de l’immense défi africain dans le domaine de la paix.

Aujourd’hui, contrairement à l’enlisement du système politique de l’Afrique, sa croissance économique donne des signes d’embellie. Un tiers des états africains ont enregistré un taux de croissance de 6% en 2012 selon la Banque mondiale. Cette croissance masque cependant la pauvreté de la majorité de la population qui vit en dessous de 2 $ par jour, avec plus de 60% des jeunes sans emploi.

L’Afrique se trouve actuellement confrontée à une croissance sans développement, à un sur-pouvoir anti-démocratique, à une opposition éclatée, à des puissants mouvements sociaux, à des contestations postélectorales, à une nouvelle terre de prédilection des organisations terroristes. N’étant pas un organe d’intégration, l’UA ne peut pas agir à la place des états membres. Elle trace des lignes d’action, mais il revient aux états membres de les appliquer ou non. De ce fait, il y a une incohérence dans la mise en œuvre de la politique de l’UA. Cette défaillance se reflète dans la faible concrétisation des recommandations du CPS en matière de paix et de sécurité.

En ce qui concerne Madagascar, l’UA et le CPS ont contribué à résoudre le conflit politique de 2009 à travers l’organe régional de la SADC sous l’égide du président Joachim Chissano. Une feuille de route de sortie de crise a été signée par les acteurs politiques malgaches le 17 septembre 2011. Suite à la feuille de route, l’élection présidentielle a été organisée en décembre 2013, en écartant la candidature des deux principaux protagonistes du conflit. Leurs candidats de substitution sont arrivés au second tour, dans un scrutin boudé par 50% des électeurs. À la surprise générale, dès l’annonce de leur victoire, le HVM et le MAPAR ont pris leur distance et manifesté plus tard leur opposition profonde.

Malgré les contestations électorales, les Malgaches ont préféré éviter une nouvelle crise et ont accepté les résultats pour tourner la page de la Transition et avancer. À trois ans et demi de l’ère post Transition, il nous faut avoir le courage et l’honnêteté de faire un bilan du nouveau régime. Soucieux de la conquête légitime de la reconnaissance internationale et de la place de Madagascar dans le concert des nations, les nouveaux dirigeants ne doivent pas oublier cependant que l’important se joue à l’intérieur du pays : lutte contre la pauvreté, contre la corruption et contre l’insécurité, amélioration de l’accès à l’éducation et aux soins, restauration de l’État de droit et de la bonne gouvernance, respect de l’opposition, de la société civile et des syndicats, décentralisation du pouvoir et répartition équitable des ressources dans les régions, réorganisation d’un système politique totalement désordonné… Membre à part entière de l’UA et de la SADC, président en exercice du COMESA, Madagascar se doit de renforcer et d’appliquer les initiatives de l’Afrique en quête de paix et de sécurité.

André Rasolo

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici