
Le bureau central de la FJKM arrivera-t-il à réconcilier deux « Zanaky ny Fiangonana » qui semblent être divisés par la politique ?
La situation de l’ancien président continue d’alimenter les polémiques. Suite aux déclarations faites successivement par le Général Florens Rakotomahanina de la CIRGN et du directeur de cabinet de la Présidence, Henry Rabary-Njaka, Marc Ravalomanana poursuit sa pression et ses lobbyings pour la levée de la mesure d’assignation à résidence fixe dont il fait l’objet depuis le 13 octobre 2014. Hier, l’ancien exilé d’Afrique du Sud a remis aux membres du bureau central de l’église FJKM dont il est le vice-président laïc, une lettre sollicitant l’appui de ces derniers pour la levée de cette mesure administrative dont l’application connaît un assouplissement depuis le retour du concerné de l’Amirauté d’Antsiranana où il a été mis en détention après son arrestation à Faravohitra le jour de son arrivée au pays. La seule explication que l’on peut donner à cette nouvelle démarche de Marc Ravalomanana est que la FJKM pourrait intervenir auprès du président de la République Hery Rajaonarimampianina qui fait partie de l’un des ses fidèles au temple d’Ambohinaorina. Et ce, malgré le fait que cette démarche « en interne » semble ignorer le sacro-saint principe de la laïcité de l’Etat.
Libre de paroles. En tout cas, à entendre le président Hery Rajaonarimampianina, le décret portant assignation à résidence fixe de l’ancien président ne serait annulé qu’après l’aboutissement du processus de réconciliation nationale en cours. En attendant, l’Etat essaie de concilier l’application de la loi et la nécessité de l’apaisement. C’est pour cette raison que Marc Ravalomanana jouit d’une liberté contrôlée qui lui permet quand même de se déplacer. C’est au nom de cette nécessité d’apaisement que l’ancien président peut par exemple assister depuis quelques jours à la réunion des « Mpiandraikitra Foibe » de l’église FJKM qui se déroule actuellement à Ampandrana. Le vice-président laïc de la FJKM est libre de parler durant cette réunion. On a même appris qu’il dirige les débats au niveau d’une commission dont il serait le président. Bref, tout est question de temps et de bonne foi. Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina doivent faire preuve de bonne foi pour permettre d’instaurer le climat de confiance entre les deux parties.
R. Eugène