Le calvaire enduré a dépassé la limite du raisonnable. Les coupures d’eau et les pannes de secteur ont, ces dernières 48h, touché la plupart des quartiers de la capitale. Ceux qui, jusqu’à présent, avaient été épargnés, ont pu comprendre l’état de frustration de beaucoup d’usagers victimes de ces désagréments à répétition. C’est avec un sourire moqueur que les habitués les ont accueillis d’un « bienvenue au club !». Cela ne prête pas du tout à sourire et on ne peut qu’exprimer sa rancœur et demander à cette jirama qui, parfois, dépasse les bornes de fournir des services à la mesure de l’attente des usagers.
L’exaspération des usagers de la jirama
Pour un certain nombre de consommateurs, le sentiment de frustration a été dépassé. Ces derniers sont obligés de se lever la nuit pour pouvoir remplir d’eau leurs bidons ou leurs barriques pour leur consommation journalière. Ils ont arrêté de faire des réclamations classées sans suite. Ils sont allés jusqu’au bout de leur exaspération, mais ils ont compris que c’était peine perdue. Le redressement de la société d’État avait été présenté comme une priorité. Tout le monde s’était félicité de l’adoption d’un nouvel état d’esprit. Le nouveau management n’a cependant pas apporté toute la satisfaction espérée. C’est vrai que plusieurs années de laisser-aller et de non investissement ont détérioré les infrastructures, mais un programme d’investissement a été élaboré pour remplacer les conduites d’eau et les tuyaux installés durant les années soixante. Les travaux devaient se faire assez vite, les usagers compréhensifs ont pu supporter l’arrêt de l’approvisionnement de leur quartier. Mais ce qui était provisoire est parfois devenu permanent. Les habitants d’Itaosy ont arrêté de se plaindre, et se sont résignés à attendre l’écoulement de l’eau tard dans la nuit. Les délestages qui avaient cessé sont revenus, la moindre petite pluie provoquant une panne de secteur. La jirama a pris la peine à chaque fois d’informer les usagers par communiqué ou sur sa page Facebook en présentant ses excuses. Les consommateurs qui subissent régulièrement ces désagréments sont à bout de patience, mais continuent d’espérer qu’ils finiront par être entendus.
Patrice RABE